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Critique de mh17


mh17
10 novembre 2020
La maison de Matriona est une nouvelle bouleversante.
A l'été 1956, Ignatitch, le narrateur, vient de passer dix ans dans un camp de relégation ( goulag ). Il aspire à " pénétrer et se perdre dans les entrailles de la Russie". Il demande et obtient un poste de professeur de maths dans un bled perdu, sans charme, où l'on produit de la tourbe. Non loin de là, il trouve à se loger chez la vieille Matriona. Elle vit seule dans une isba misérable infestée de souris et de cafards. Elle ne perçoit pas de pension de retraite et ne réclame rien. Elle semble vivre en dehors du monde et n'avoir rien à dire. Pourtant, Ignatitch se sent bien auprès d'elle et de son beau sourire. Il lui raconte ce qu'il a vécu. Matriona se révèle alors à lui, à nous...
La nouvelle est en partie autobiographique. Elle a été écrite en 1959 et publiée en 1963 suite au triomphe d'Une journée d'Ivan Denissovitch .C'est un témoignage vivant et précis sur la Russie rurale très pauvre des années cinquante mais ce n'est pas un livre politique ni un roman à thèse. Ce qui touche c'est la profonde humanité du texte. La bonté naïve de Matriona, sa générosité lumineuse et les autres tout autour qui abusent d'elle parce que c'est comme ça, que le bois est rare etc. On ne sort pas indemne de la nouvelle, on n'oublie pas Matriona.

Intitulée Chez Matriona sur le blog de Michel Tessier, traduite par ses soins en 2019.
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