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Critique de Gaphanie


Ce livre regroupe certains des articles publiés par Rebecca Solnit entre 2008 et 2014.

Le titre du livre est celui du premier article où elle évoque un incident assez emblématique survenu quelques années plus tôt : alors qu'elle est invitée à une fête, leur hôte lui explique un livre qu'il a lu sur Edward Muydbridge, alors que... c'est elle-même qui en est l'auteure ! Rebecca part de là pour embrayer sur une réflexion sur la difficulté à prendre la parole et à se faire entendre encore aujourd'hui des femmes.

Dans le second chapitre, intitulé La Guerre la plus longue, elle met en avant les chiffres insensés des victimes de violences domestiques et de viols. En mettant en vis à vis les chiffres où ce sont les hommes qui sont victimes des femmes dans le premier cas.

Le chapitre 3 parle de Dominique Strauss-Kahn, du FMI et du comportement occident/Afrique. le 4e, du mariage pour tous et elle explique en quoi c'est un bienfait pour tous, ainsi que les points communs entre la défense des droits des femmes et des LGBTQ. le chapitre 5 est une réflexion sur la transmission et les arbres généalogiques, le 6 est consacré à Virginia Woolf.

Les trois derniers chapitres sont plus reliés que les autres : dans le 7e, il est question de la crédibilité accordée aux femmes en partant du mythe de Cassandre, le 8e à la tuerie d'Isla Vista et à la création des hashtags YesAllWomen et OuiToutesLesFemmes, et le 9e et dernier montre les progrès accomplis et les efforts pour nous faire croire que c'est fini, qu'on n'obtiendra rien de plus.

Ce qui sous tend la pensée de Rebecca Solnit, c'est d'une part que tout ce qu'on compartimente harcèlement sexuel, viol, violence domestique.. gagnerait à être considéré comme des facettes d'un même fléau qui est l'abus de pouvoir, et non comme des problèmes distincts les uns des autres.

Ce que j'apprécie aussi chez elle, c'est qu'elle considère les hommes comme aussi esclaves que nous de cette situation, et incrimine plutôt le contexte culturel que les individus. Par exemple, pour limiter les viols sur les campus américains, on préconise aux filles de ne pas sortir seules etc. mais jamais on ne donne de cours aux garçons sur "Comment se retenir d'agresser les femmes ?" Elle met aussi l'accent sur cette idée qui imprègne la psyché de certains hommes, comme l'auteur de la tuerie d'Isla Vista, que les faveurs sexuelles des femmes leur sont dues.

Bref, un livre intéressant à plus d'un titre, même s'il est fortement axé sur ce qui se passe aux Etats-unis. Un point de vue intéressant aussi sur l'affaire DSK.
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