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Critique de Malahide75


Dans « L'origine du mal », José-Carlos Somoza délaisse le fantastique, son champ narratif privilégié, pour celui de la toile de fond historique : la phalange espagnole des années 30 et le mouvement de décolonisation de l'Afrique du Nord. Cependant, chassez le naturel et il revient au galop : le roman n'est donc pas exempt de mystère et de fantastique, mais à la sauce mystique et espionnage.
Façon poupée russe, le roman est un roman dans le roman… dans le roman. Trois niveaux, avec lesquels Somoza joue parfaitement, usant des codes classiques du suspens, de l'espionnage et de la petite histoire dans la grande. La narration est resserrée autour de quelques personnages que l'on suit sur plusieurs années : jeunes hommes idéalistes, puis hommes dans les trames de la guerre, puis hommes de pouvoir.
Si l'auteur semble abandonner ses thèmes récurrents, il n'en est rien. Ici encore Somoza montre l'importance des mots, le poids et la nécessité de l'écrit : comme une sorte de mystique supérieure. S'y mêlent également des sujets plus « légers » : l'amitié, la fidélité, la trahison, et surtout le pouvoir.
Le mouvement de la décolonisation version espagnole offre un cadre un peu déstabilisant pour le lecteur français qui n'a pas révisé cette période historique. Mais l'enjeu du roman n'est pas là. Somoza met en lumière les ombres, toutes les ombres, celles des hommes et des organisations secrètes.
« L'Origine du mal » tranche avec la production habituelle de l'auteur. Plus concret, plus classique, ce roman est plus carré, si je puis dire. Mais Somoza joue aussi avec la poésie et la sensibilité, ce qui rend ses personnages attachants et crédibles. A ce titre, la fin est particulièrement émouvante, même si dans sa volonté de boucler la boucle, elle est un peu prévisible.
Une pioche étonnante, mais une bonne pioche quand même.
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