Je sais pourquoi vous avez du mal à pleurer, capitaine, dit Rahini. Pleurer, c’est vivre, et vous voulez être mort… Mais vous êtes vivant. Être mort, ce n’est pas pleurer sur la tragédie des autres. Cela signifie danser sur des cadavres. Planifier froidement la destruction des autres. Vous êtes vivant et vous devez pleurer. C’est la première chose que l’on fait en arrivant au monde.
Les mots vivent éternellement, voulais-je lui dire. Ils restent quand nous partons. Et ils seront connus, même si tu détruis ceux qui les prononcent. ( p 234 )
Il est facile d’anticiper les tragédies. Ce qui est difficile, c’est de prévoir les miracles.
Toi, Angeles, tu n’as rien demandé, parce que tu es effectivement une femme très intelligente, et puis tu m’aimes.
Et quand on aime, on ne pose jamais de questions.
il est facile d’anticiper les tragédies et difficile de prévoir les miracles.
Mon grand-père disait : « Si quelqu’un te déteste, Rafa, demande-toi quel service tu lui as rendu. »
Selon un Arabe que j’ai connu et dont je parlerai plus tard, rien ne nous transforme plus en bourreaux que de nous sentir victimes.
Je crois en la littérature, dit mon ami libraire. Au pouvoir des mots pour… transformer… changer les choses.
Si la guerre était une pièce de théâtre, les hôpitaux vous faisaient sortir de scène et passer dans les loges. Là, on abandonnait les rôles qui nous divisaient sur scène auparavant et nous adoptions tous le même profil des misères. ( p 59 )
Crois-moi: Hitler passera à la postérité pour être le dernier idiot qui faisait confiance aux guerres pour contrôler le monde. La guerre, au singulier, est terminée. Dorénavant, il n'y aura plus que des batailles.