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Critique de vincentheureux


Alain Soral fait ici une analyse très profonde sur l'état actuel des contre-pouvoirs en France et dans le monde. Il s'agit d'un travail peu universitaire sur la forme, comme il prévient le lecteur, mais très poussé sur le fond : on y trouve des références culturelles très riches. C'est d'ailleurs ce qui fait défaut à l'ouvrage, son inaccessibilité pour certains qui n'ont pas encore toutes les cartes en main. Soral part du principe que nous avons les mêmes connaissances que lui en la matière, or c'est faux. Ceci étant dit, il livre toutes les sortes de polémique, qu'il convient ici de récapituler.

Tout d'abord une citation de Henry Ford assez éloquente « Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin » L'entrepreneur Américain n'a pas tord et les élites le savent très bien. En complexifiant les schémas bancaires (avec les produits dérivés, les placements en bourse, les agences de notation…) l'oligarchie rend inaccessible ces informations à la population : classes populaires, médecins, magistrats, politiques… n'y comprennent pas grand choses. le pouvoir de l'argent est donc uniquement compris et appris par les économistes et ceux qui travaillent au sein des banques. La lutte droite/gauche = lutte du Capital (droite) et du Travail (Gauche) se traduit aujourd'hui par une autre politique étant celle de la Banque et du peuple. C'est ainsi que le directeur de la Banque Rothschild, Georges Pompidou, se retrouve au manettes du pouvoir politique en 1969.

C'est aussi l'apparition de la monnaie scripturale, monnaie fictive au service de la spéculation – moyen efficace de permettre aux élites de dominer par l'argent, tout en ayant le plus d'argent possible – comme l'explique très bien Soral : « L'argent réellement présent en banque ne risquant pas d'être retiré en même temps par tous les déposants, la tentation devient rapidement grande de prêter plus que les sommes effectivement en dépôt. Naît alors le « Multiplicateur », soit une fabrication d'argent scriptural mais toujours dévolu à l'investissement productif. Un mécanisme de fuite en avant peu dangereux à deux conditions. Un, que l'économie se trouve dans une phase de développement et de croissance illimités, comme c'était le cas au moment de l'invention de cette pratique à la Renaissance. Deux, qu'une autorité politique au-dessus de la Banque régule et limite cette pratique au regard de la croissance et du développement économique réel, et pas seulement scriptural et spéculatif… »
La création d'argent fictif est donc un système utile au développement rapide des moyens de productions, or… La Banque rachète tout le Capital ne laissant aucun droit aux épargnants : « Ce prêt d'argent, fictif, mais que seules les banques ont le pouvoir de prêter, équivaut donc, à travers la garantie hypothécaire sur l'outil de travail et les biens (en économie : les facteurs de production), à une lente captation de toutes les richesses privées par la Banque. La banque devenant ainsi progressivement propriétaire de tout, sans jamais rien produire, et avec de la fausse monnaie pour seule mise de fonds ! On touche ici à ce que nous pouvons appeler à la fois le génie et le vrai secret bancaire »

Critiquant ainsi le pouvoir de l'argent sur l'homme, Soral voit chez les musulmans, et plus particulièrement en Orient, un peuple « pas encore perverti par la pensée unique capitaliste », ce qui est déjà contestable tant l'Afrique du Nord est proche des pratiques Occidentales « : « Une finance islamique (pas de taux d'intérêt, cela est interdit par la religion) qui représente donc une résistance spirituelle à la toute puissance de l'argent, et qui justifie à elle seule le sourd combat que livre actuellement la Banque au monde musulman afin de le soumettre (après l'avoir déjà fait avec les catholiques et les soviétiques) à la toute-puissance de sa domination » La Banque étant contrôlée par le peuple juif selon Soral. Et on connaît sa position sur le conflit Israélo-Palestinien, Soral étant un profond antisioniste. Mais il y a une autre interprétation beaucoup plus perverse : en France, les musulmans sont un vivier électoral à séduire… (10%) Alors que les juifs représentent à peine 1% de la population.

Toute cette critique de la Banque amène à la théorie – bien Française ici – de l'égalité entre les classes sociales (dans le sens de Marx) : « Les rentiers du haut (l'hyperclasse au pouvoir) finançant les rentiers du bas (la sous-classe des chômeurs et des précaires vivant des aides sociales), sur le dos de la classe moyenne productive (ceux qui peuvent détenir du Capital : médecins, magistrats…), classe la plus ponctionnée par l'Etat » On peut également analyser cette « ponction » de l'Etat comme une peur du pouvoir Bancaire (qui gouverne, en tant que contre-pouvoir l'Etat) des classes moyennes, pouvant détenir de la masse monétaire privée sous forme de Capital voire de placements financiers.
Selon Soral, pour parvenir à cette puissance totale, la Banque (par l'intermédiaire de ses complices qui n'y comprennent rien : les politiques et les journalistes) fait « l'apologie d'un monde désormais fondé sur le capitalisme purement spéculatif, donc le refus de tout ce qui prend sens dans la durée : cultures enracinées et perspectives historiques » C'est pourquoi selon lui, le mariage homosexuel sert à individualiser les Hommes pour les rendre encore plus capitaliste (croyant appartenir à la communauté gay, qui est aussi un contre-pouvoir politique au travers de la franc-maçonnerie). Même idéologie concernant les minorités visibles et les communautés anti-racistes, existants selon Soral pour « occuper les esprits » et empêcher la révolte : les gays s'identifiant non plus à leur sexualité, désormais normalisée, mais à leur appartenance à un groupe qui n'existe pas (puisqu'un gay est sexuellement semblable à un autre gay, mais différent dans la personnalité). Idem pour les noirs, que les associations rassemblent, mais un noir est noir parce qu'il partage sa couleur de peau, il ne partage pas les mêmes idées. C'est comme cela que Soral condamne le communautarisme (juif, chrétien, musulman, noir, gay, blanc…) utile à la domination capitaliste par le biais de l'individualisation = société de consommation impulsive = avec l'apogée de la génération zapping s'abrutissant devant la télévision.

Sur la télévision, Soral défini le journaliste animateur (type Morandini, Dechavanne, Arthur…) « le rôle de ce nouveau clerc-animateur étant désormais de détruire un à un les attributs de la Raison – promus et véhiculés par son prédécesseur des Lumières – afin d'annihiler tout « esprit » de résistance ; non seulement par la falsification de l'information, mais aussi par la destruction, au sein même du sujet, de sa capacité critique »
La capacité critique du sujet étant mise à l'épreuve par la perversité totale des normes et valeurs dans la société occidentale : « Un régime sécuritaire envers le peuple du travail, sans jamais toucher à la délinquance des prédateurs sous-prolétaires et des prédateurs de l'élite, pour donner au final cette société de consommation policière, à la fois permissive pour l'abruti consommateur (libéralisation du sexe et des jeux…) et répressive pour le citoyen producteur (hyper réglementation, taxes et amendes en tous genres…) sous pilotage euro-mondialiste » Ce pilotage fortement critiqué là aussi : « La mondialisation pourrait tout aussi bien se satisfaire d'un monde multipolaire fait de nations pratiquant un protectionnisme réciproque et raisonné. le mondialisme en revanche est ce projet idéologique, qui travaille à la mise en place d'un gouvernement mondial et à la dissolution de toutes le nations du globe en une seule humanité »

Enfin, Soral laisse le choix au lecteur entre la gouvernance globale, projet mondialiste destructeur des identités, et la révolte des Nations. Or, cette révolte des Nations ne peut se faire qu'avec une nation que la France n'est plus. L'identité Française est pourtant la seule alternative, le seul contre-pouvoir que dispose le citoyen français face à la gouvernance globale.
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