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Critique de DianeRocch


Un livre accompagné de beaucoup de post-it. Les sorcières, c'est pour moi un thème de prédilection, j'aime lire des histoires de sorcières, je me passionne pour cette histoire collective du passé des femmes, les souffrances arbitraires me déchirent le coeur et lire, et écrire, à propos de ces femmes, leur place dans le monde et ce que le mot « sorcière » veut dire hier, aujourd'hui et demain, permet de leur rendre hommage. On sait, et on ne vous oublie pas.

Après avoir lu le hors-série du Point « Les Sorcières : histoire d'une renaissance » (oct 2019), c'est avec bonheur que j'ai plongé dans ce livre d'Isabelle Sorrente dont je connais la plume extraordinaire, juste et énergique.
Ce livre est envoûtant, mystérieux et se dévoile au fil des pages avec pudeur, tendresse et beaucoup de sincérité.

Une femme, auteure se confie dans ce livre à la manière d'un journal intime. Elle livre ses pensées pour écrire, s'écrire. Une sorte d'apparition a lieu lorsqu'elle est à sa table de travail. C'est la première apparition de la sorcière, une sorcière qu'elle évite mais qui la connaît et qu'elle connaît.
L'écriture prend forme, en miroir, le regard rétrospectif de la narratrice sur sa propre vie, ses souvenirs, son vécu avec un téléscopage du temps sur l'histoire d'un féminicide de masse, aussi violent qu'arbitraire, ordonné par des hommes pour contraindre les femmes.
Une histoire du monde qui se répète, à chaque siècle sa manière, pour la domination, et Isabelle Sorrente réussit ce tour de force de nous propulser dans cette histoire à deux temps avec une analyse transgénérationnelle.

Le coeur de cette histoire est à découvrir, impossible d'en dire plus, sans gâcher le plaisir de cette lecture. Mais ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce livre, c'est la mise en lumière d'inepties telles que l'étymologie retenue à l'époque de certains mots qui peut (et doit) nous faire réfléchir à la place des femmes dans le monde encore aujourd'hui : « Femina » : viendrait de Fe et minus, « celle qui a moins la foi ». Comment par le langage même diminuer un sexe, le rendre fautif aux yeux d'une divinité proclamée par les hommes.

Ce livre est une merveille et en terminant la dernière page j'avais envie de dire merci. Merci Isabelle Sorrente et merci à ces auteures qui font revivre à travers leurs mots ces femmes sacrifiées, d'hier mais aussi d'aujourd'hui car la société patriarcale est encore loin de laisser la place dûe aux droits des femmes.
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