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Critique de Maghily


Le Complexe de la sorcière est un ouvrage hybride : entre le roman, l'essai et l'autofiction. Il se découpe en plusieurs parties, toutes fort différentes les unes des autres. La première partie, “Apparition” est celle qui s'approche le plus de l'essai : l'autrice nous fait part de ses recherches sur l'Histoire des sorcières, les grandes chasses, etc. Elle cite certains textes fondateurs mais on peut regretter l'absence de sources ou de bibliographie pour tout ce qui concerne cette partie. de mon côté, je n'y ai pas appris grand chose car j'ai déjà pas mal lu sur le sujet. Mais j'ai aimé cheminer avec l'autrice, voir quels liens elle tissait entre les informations qu'elle découvrait, lire ses impressions face à ses lectures, etc. Assez surprenamment, j'ai été tenaillée par une boule d'angoisse à la lecture de cette première partie, comme si je sentais se resserrer autour de mon coeur l'étau de l'Inquisiteur.

Puis, le sujet du roman va radicalement changer dans la 2e partie : l'autrice nous raconte son adolescence et plus particulièrement, un pan assez sombre de celle-ci, qu'elle relie à ses récentes découvertes.

Vient ensuite la question du pardon : serait-ce la clé pour avancer, pour libérer la sorcière ? Celle-ci souhaite en tous cas qu'Isabelle Sorente réfléchisse à cette question : a-t-elle pardonné aux personnes qui lui ont fait du mal à l'époque ? Et à ses parents ? Là encore, elle évoque les traumatismes qui peuvent se transmettre d'une génération à une autre… Cette question est presque le point de départ de son livre.

La dernière partie se penche sur le sujet ô combien complexe de l'amour. Comment réconcilier la Sorcière et l'Inquisiteur ? Est-ce que cet antagonisme se reflète dans nos relations hétérosexuelles ? Pour trouver la réponse, l'autrice convoque ses meilleures amies et elles discutent ensemble de leurs relations amoureuses passées et présentes. Elles mettent des mots sur certains schémas qu'elles n'avaient pas identifiés jusque là. J'ai beaucoup aimé cette partie : je serais bien restée plus longtemps à lire les histoire de ces femmes.

Dans cet ouvrage, il est aussi largement question des méfaits de la misogynie qu'elle provienne des hommes ou de femmes qui l'ont profondément intégrée ; des relations mères-filles, du rôle de la lecture et de la méditation comme échappatoires mais aussi comme outils d'empouvoirement. La psychanalyse est aussi largement présente. le tout est surplombé par cette figure de la sorcière qui semble être l'origine ou l'explication de nombreux événements du présent.

C'est foisonnant : peut-être même un peu trop. L'autrice lance plein de pistes qu'elle abandonne en cours de route ou n'approfondit pas suffisamment à mon goût. C'était parfois frustrant et cela donne une impression un peu brouillonne à certains passages. En effet, malgré une structure initiale qui semble assez claire, l'autrice m'a parfois perdue à travers les toiles qu'elle tisse, certaines de ses réflexions étaient sans doute trop ésotériques pour la pragmatique que je suis.
Lien : https://www.maghily.be/2022/..
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