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Critique de mh17


Ce roman (1906) aussi intitulé Botchan est très populaire au Japon. C'est un roman d'apprentissage très vivant et plein d'humour caustique.
Le jeune narrateur qui n'est pas nommé commence par tracer son auto-portrait peu flatteur en quelques pages. Depuis qu'il est enfant, il est casse-cou, impulsif, colérique, bagarreur car il est perpétuellement en conflit avec l'autorité. Il n'a pas été aimé par son père, il a fait preuve d'une totale immaturité quand sa mère était mourante et il ne s'entend pas avec son frère aîné. La seule personne qui l'aime et il se demande bien pourquoi, c'est Kiyo la vieille servante. C'est elle qui l'a surnommé Botchan (Petit maître avec un suffixe affectif).
Devenu orphelin, son frère aîné lui octroie 600 yens. Il peut étudier la physique. Ensuite, il accepte sans réfléchir un poste de professeur de mathématiques dans un trou paumé très loin à la campagne. Il est hébergé chez l'habitant dans une chambre sous l'escalier. Il ne comprend rien aux habitudes des logeurs ni à celles des ploucs qui sont toujours en train de l'épier. Dès son arrivée en effet ses manières de jeune citadin (Edokko) et sa condescendance à l'égard des péquenauds du cru le font remarquer. Au collège, il donne un surnom péjoratif à tous ses collègues (Blaireau, Porc-Epic, Citrouille verte etc.) comme le ferait un collégien. Et il les juge tous à l'emporte-pièce, sans discernement aucun et révise son opinion chaque jour. Aussi, quand ses élèves le chahutent, et pas qu'un peu, on peut trouver que c'est bien fait pour ce jeune blanc-bec. Mais, lors du conseil de discipline qui suit, on commence à comprendre que le collège est dirigé par des hypocrites, prêts à toutes les manipulations pour arriver à leurs fins. Nous revoyons nous aussi notre jugement pour nous ranger du côté du franc Botchan...qui va finir par mûrir un peu.

Natsume Sôseki s'est inspiré de sa propre expérience, malheureuse d'enseignant à Matsuyana. Mais son narrateur est tout le contraire d'un fin lettré ou d'un intellectuel. le trait commun c'est qu'il est individualiste. Il veut suivre sa voie tout en la fondant sur des valeurs morales irréprochables, bien peu partagées dans cette école pourtant traditionnelle. C'est aussi un roman sur l'amitié et la bonté.

Je conseille cette traduction. Elle est accompagnée d'une préface explicative du traducteur (à lire de préférence après).
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