Il faut surtout se garder de répéter ce qui a réussi. On tombe très vite dans son propre académisme. Tous les académismes sont mauvais. Mais le pire, c’est encore celui de soi-même.
(p.124)
Dans ces peintures, les Outrenoirs, la toile se fait devant vous, en fonction de vous, au moment de votre regard et à l’endroit où vous la découvrez. Si vous faites un pas de côté, ou si l’éclairage change, que le soleil tourne ou que le soir tombe, la lumière et son espace s’en trouvent complètement transformés.
(p.113)
J’aime l’autorité du noir. C’est une couleur qui ne transige pas. Une couleur violente mais qui incite pourtant à l’intériorisation. A la fois couleur et non-couleur. Quand la lumière s’y reflète, il la transforme, la transmute. Il ouvre un champ mental qui lui est propre
Je suis allergique au passéisme. L'art du passé me passionne, mais toutes les tentatives de retour en arrière ne sont que des simulations. Et toute simulation n'est qu'une tromperie. L'idée de progrès n'a rien à voir avec l'art, mais l'art change constamment, parce que le monde change et la situation de l'homme aussi.
Ce que j'appelle forme, c'est un ensemble couleur-surface-matière qui produit des tensions, des concentrations, des accents, des points forts, des stries qui dynamisent la surface, des poids ou des profondeurs qui se modulent avec la lumière (les Outrenoirs) et qui se met en relation avec l'ensemble plus vaste dont elle fait partie.