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Critique de Diabolau


Quand j'ai dit à Soulier que ce qui m'agaçait dans la fantasy, c'est qu'elle avait bien du mal à se renouveler et que je la considérais un peu comme un genre sclérosé, il m'a répondu : "moi, je ne veux surtout pas renouveler le genre, justement..."
J'étais bien curieux de voir ce qu'il entendait par là, et le premier épisode ne m'engageait pas à grand-chose (tant il est vrai que la fantasy est grande pourvoyeuse de pavés et sagas parfois bien longuets...)
J'ai très vite compris ce qu'il voulait dire. L'un des principaux héros, bouc-émissaire de son village, est un orphelin qui a vu toute sa famille mourir sous ses yeux et qui se découvre des pouvoirs magiques, sa mentor est une guerrière juste mais intraitable, et le grand boss des vilains est à mi-chemin entre Cthulu et Jabba The Hutt et il vit, ou plutôt se réveille, dans le Sombredôme dont la frontière est gardée par un immense... mur. Tout le reste est à l'avenant (il y a des elfes, des nains, des goules...), et je ne parle même pas des clins d'oeil (le "seigneur Souron" est... un énorme cochon).
Alors, face à tous ces airs de déjà-vu, me direz-vous, qu'est-ce qui pourrait bien vous donner envie de vous y plonger ?
Eh bien... Tout le reste.
Le style, d'abord... le lexique souliéresque fait merveille dans ces manières de conte médiéval emphatiques et légèrement surannées.
L'incarnation des personnages, ensuite. Ils sont si bien campés, si bien racontés, les dialogues sonnent si juste que l'on est là, avec eux, et on y croit. C'est tellement vivant que cette demi-goule, là, rejeton d'un humain et d'un monstre, on souffre avec lui.
Je n'en suis qu'au premier épisode, bien sûr, mais quelque chose me dit que la suite sera du même tonneau d'hydromel. Je n'ai jamais rien lu d'aussi bon en fantasy depuis "gagner la guerre" de Jaworski, et si vous voulez savoir ce que ça signifie pour moi, il vous suffira de lire ma chronique de ce bouquin.
Pari réussi, donc.
Soulier est parvenu à faire du classique, et même de l'ultra-classique, mais à le faire tellement bien (et surtout tellement mieux que 90% des pisse-copie du genre), que ça passe crème.
Ce n'est pas une petite performance.
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