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Critique de CDemassieux


Il est des oeuvres à l'universalité évidente qui réunissent les hommes. Parmi celles-ci, on peut citer pêle-mêle : la 9e symphonie de Beethoven ; le David de Michel-Ange ; Les Misérables d'Hugo, etc. Une liste qui s'enrichit au fil des siècles et nous enrichit. C'est ce qui caractérise une grande oeuvre : son pouvoir de fascination au-delà de toutes les considérations culturelles, cultuelles et intellectuelles. Un « ignorant » de Mozart, par exemple, se laissera facilement séduire par le célèbre second mouvement de son concerto N°21 pour piano et orchestre parce qu'il diffuse un état de grâce communicatif, sans besoin d'autre explication.
Maus est de ces oeuvres.
C'est une bande dessinée, la belle affaire ! C'est surtout, et presque essentiellement, une mise en forme de l'informe, autrement dit nos pulsions gratuitement destructrices. Pulsions ici collectives et organisées en masse qui, par la voix d'un narrateur (Art Spiegelman), sont relatées à travers le destin – ce chemin de croix ou d'étoile qui saigne ! – d'un père précipité dans le chaudron de l'enfer historique : Vladek, le survivant qui se souvient. Histoire qui, de la sphère intime, grâce au génie graphique et narratif de l'auteur, va devenir publique, offerte à la conscience humaine, et entrer dans le patrimoine de l'Art mondial.
Le sujet a évidemment son importance, mais traité par de médiocres mains, il n'aurait pas eu cette intensité.
Et comme s'il ne pouvait représenter une réalité qui le concerne au plus profond, Spiegelman substitue aux acteurs de cette tragédie, elle aussi universelle, les traits d'animaux.
La Fontaine aurait aimé.
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