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Critique de Denis_76


En philo, Spinoza veut « démontrer » comme en maths, mais ça ne fonctionne pas !
L'Ethique (1675) comprend cinq parties sur Dieu, l'esprit, les sentiments, leur servitude, la puissance de l'entendement. 
Baruch Spinoza "démontre" que Dieu existe. A partir de là, le but, grâce à l'Esprit est d'amener l'homme à se détacher des sentiments-passions, causes de haines, grâce à une pleine connaissance et une pleine conscience, et à se libérer de ses penchants pour aller vers les idées adéquates, le bien. 

Livre difficile à aborder, car construit de façon mathématique, en référence au modèle de l'auteur, René Descartes . C'est "son père spirituel qu'il tue" à la fin de l'ouvrage. Mais les thèmes sont très intéressants. Pour ma part, j'ai occulté les démonstrations qui n'apportent rien, car je trouve que les arguments se situent dans tout le reste du livre. C'est un livre "analytique". L'auteur essaye parfois de faire une synthèse. 
Donc j'ai construit plusieurs modèles pour aboutir à quelque chose de cohérent et synthétique, où la " Liberté" n'est pas celle qu'on croit.
Personnellement, je suis d'accord avec la plupart des idées de l'auteur. Mais ce n'est pas parce que c'est un grand philosophe qu'on doit tout prendre pour du pain béni. J'ai relevé quelques petits désaccords et une ou deux contradictions. 

Juif dont la famille fuit l'inquisition, Spinoza dénonce les pratiques religieuses jusqu'à être excommunié. Il a même été qualifié d'athée. Cependant, la présence de Dieu est là tout au long de son livre, et je pense qu'il est déiste avant Voltaire. La recherche de la Béatitude, l'accord avec Dieu, est le but suprême qu'il qualifie de troisième niveau de connaissance. Spinoza pense qu'une partie de l'Esprit subsiste après la mort corporelle, et fait que les sages n'ont pas peur de mourir. Cependant, contrairement à Socrate qui semble indifférent au corps, le but de Spinoza est " la conservation de l'être" tout au long de la vie corporelle. J'ai trouvé que le concept d'isoler le sentiment destructeur en le connaissant, le définissant pour l'écarter, est particulièrement intéressant et novateur, à la façon dont on isole un virus.

Mais comme chez Aristote, l'éthique n'est que peu définie. Ah ! Ces philosophes !
Je pense que pour Aristote, l'éthique est la « vertu », un ensemble de valeurs morales.
Je suppute aussi que l'éthique, pour Spinoza, est un rassemblement de valeurs qui permettent, grâce à une prise de conscience, de se libérer de ses penchants pour aller vers les idées adéquates, « le bien ». 
Donc, on se rejoint. : )
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