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Citations sur Oeuvres complètes (17)

Si vous voulez que la vie vous sourie, apportez lui votre bonne humeur
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Si, par exemple, une pierre est tombée d'un toit sur la tête de quelqu'un et l'a tué, ils démontreront que la pierre est tombée pour tuer l'homme, de la façon suivante : Si, en effet, elle n'est pas tombée à cette fin par la volonté de Dieu, comment tant de circonstances (souvent, en effet, il faut un grand concours de circonstances simultanées) ont-elles pu concourir par hasard ? Vous répondrez peut-être que c'est arrivé parce que le vent soufflait et que l'homme passait par là. Mais ils insisteront : Pourquoi le vent soufflait-il à ce moment là ? Pourquoi l'homme passait-il par là à ce même moment ? Si vous répondez de nouveau que le vent s'est levé parce que la veille, par un temps encore calme, la mer avait commencé à s'agiter, et que l'homme avait été invité par un ami, ils insisteront de nouveau, car ils ne sont jamais à cours de questions : Pourquoi donc la mer était-elle agitée ? Pourquoi l'homme a-t-il été invité à ce moment-là ? et ils ne cesseront ainsi de vous interroger sur les causes des causes, jusqu'à ce que vous vous soyez réfugié dans la volonté de Dieu, cet asile d'ignorance.
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Car la perfection des choses ne doit s'estimer que d'après leur seule nature et puissance, et les choses ne sont pas plus ou moins parfaites selon qu'elles flattent ou offensent les sens des hommes, selon qu'elles s'accordent (conducunt) avec la nature humaine ou lui répugne.
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...et ils ne cesseront ainsi de vous interroger sur sur les causes des causes, jusqu'à ce que vous vous soyez réfugiés dans la volonté de Dieu, cet asile de l'ignorance.
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Il faut donc bien que vous accordiez qu’une vie sainte n’est pas le privilège de l’Église romaine ; elle peut se rencontrer dans toutes les Églises. Et comme c’est par la sainteté de la vie que nous connaissons, pour parler avec l’apôtre Jean (Épître I, chap. IV, vers. 13), que nous demeurons en Dieu et que Dieu demeure en nous, il s’ensuit que ce qui distingue l’Église romaine de toutes les autres est entièrement superflu, et par conséquent est l’ouvrage de la seule superstition. Oui, je le répète avec Jean, c’est la justice et la charité qui sont le signe le plus certain, le signe unique de la vraie foi catholique : la justice et la charité, voilà les véritables fruits du Saint-Esprit. Partout où elles se rencontrent, là est le Christ ; et le Christ ne peut pas être là où elles ne sont plus, car l’Esprit du Christ peut seul nous donner l’amour de la justice et de la charité. Croyez, Monsieur, que si vous aviez pesé ces pensées au dedans de vous-même, vous ne vous seriez point perdu et vous n’auriez point causé la peine la plus vive à vos parents, qui gémissent aujourd’hui sur votre sort.
XXXVIII. Spinoza à Burgh
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Maintenant je laisse chacun vivre selon sa complexion et je consens que ceux qui le veulent, meurent pour ce qu’ils croient être leur bien, pourvu qu’il me soit permis à moi de vivre pour la vérité.
Lettre à Oldenburg
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Je compose actuellement un traité sur la façon dont j’envisage l’Écriture et mes motifs pour l’entreprendre sont les suivants : 1° Les préjugés des théologiens ; je sais en effet que ce sont ces préjugés qui s’opposent surtout à ce que les hommes puissent appliquer leur esprit à la philosophie ; je juge donc utile de montrer à nu ces préjugés et d’en débarrasser les esprits réfléchis. 2° L’opinion qu’a de moi le vulgaire qui ne cesse de m’accuser d’athéisme ; je me vois obligé de la combattre autant que je pourrai. 3° La liberté de philosopher et de dire notre sentiment ; je désire l’établir par tous les moyens : l’autorité excessive et le zèle indiscret des prédicants tendent à la supprimer.
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Si ce personnage fameux qui riait de tout , vivait dans notre siècle, il mourrait de rire assurément. Pour moi, ces troubles ne m’incitent ni au rire ni aux pleurs ; plutôt développent-ils en moi le désir de philosopher et de mieux observer la nature humaine . Je ne crois pas qu’il me convienne en effet de tourner la nature en dérision, encore bien moins de me lamenter à son sujet, quand je considère que les hommes, comme les autres êtres, ne sont qu’une partie de la nature et que j’ignore comment chacune de ces parties s’accorde avec le tout, comment elle se rattache aux autres. Et c’est ce défaut seul de connaissance qui est cause que certaines choses, existant dans la nature et dont je n’ai qu’une perception incomplète et mutilée, parce qu’elles s’accordent mal avec les désirs d’une âme philosophique, m’ont paru jadis vaines, sans ordre, absurdes.
Lettre à Oldenburg
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Pour convaincre les nations de leur temps qui adoraient des dieux visibles, tels que le Soleil, la Lumière, la Terre, l'Eau, l'Air, etc., et leur montrer que ces dieux étaient faibles et inconstants, c'est-à-dire changeants et soumis au commandement d'un Dieu invisible, ces Juifs racontaient leurs miracles et s'efforçaient de montrer ainsi que toute la nature était dirigée à leur seul profit par le Dieu qu'ils adoraient. Cela plut tellement aux hommes que jusqu'à notre temps ils n'ont pas cesser d'imaginer des miracles pour qu'on les cru plus aimés de Dieu que les autres et qu'on vit en eux la cause finale en vue de laquelle Dieu a créé et dirige continuellement toute chose.
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Pourquoi voulez-vous donc que je croie que mes démonstrations m’ont été inspirées par le prince des esprits méchants, et non par Dieu ? J’ajoute que votre lettre me fait voir clairement que si vous vous êtes donné corps et âme à l’Église romaine, ce n’est pas tant l’amour de Dieu qui vous y a porté que la crainte de l’enfer, ce principe unique de toute superstition. Hé quoi ! poussez-vous l’humilité jusqu’à ne plus croire à vous-même, pour ne croire qu’à d’autres hommes qui sont damnés, eux aussi, par un grand nombre de leurs semblables ? Est-il possible que vous me taxiez d’arrogance et de superbe, parce que j’use de la raison, parce que je me confie à cette vraie parole de Dieu qui se fait entendre dans notre âme et que rien ne peut corrompre ni altérer ? Au nom du ciel, chassez loin de vous cette déplorable superstition, reconnaissez la raison que Dieu vous a donnée, et attachez-vous à elle, si vous ne voulez descendre au rang des brutes. Cessez d’appeler mystères d’absurdes erreurs, et de confondre, à la honte de votre raison, ce qui surpasse l’esprit de l’homme ou ne lui est pas connu encore avec des croyances dont l’absurdité se démontre, avec ces horribles secrets de l’Église romaine que vous jugez d’autant plus élevés au-dessus de l’intelligence qu’ils choquent plus ouvertement la droite raison.
Lettre XXXVIII. Spinoza à Burgh
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