AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de isabelleisapure


En ouvrant ce livre on peut craindre un énième roman sur la deuxième guerre, mail il n'en est rien.
« Ces rêves qu'on piétine » se révèle rapidement bien différent de tout ce que l'on a pu lire sur le sujet.
Sébastien Spitzer nous propose de suivre les destins croisés des rescapés tentant de fuir dans une longue transhumance l'horreur des camps. Ils ont pour noms Aimé, Judah, Fela ou Ava.
En parallèle, une femme se terre dans Berlin, c'est Magda Goebbels, la femme du Ministre de la Propagande du Reich. Dans le bunker du Führer, elle organise les derniers jours, les siens et aussi ceux de ses six enfants. C'est une femme froide, ambitieuse, hautaine. En devenant la première dame du Reich, Magda a pris sa revanche sur son passé de misère. Oubliée sa mère, bonne à tout faire, « fille facile à la cuisse légère ». Oubliés les godillots en mauvais cuir bouilli dont elle avait honte. Et surtout, oublié son « presque » père juif, qui l'a élevé et qui du fond d'un camp lui écrit des lettres auxquelles elle ne répondra jamais.
Ces lettres sont protégées dans un rouleau de cuir serré dans la main de la petite Ava et ponctuent le récit.

Avec une écriture absolument maîtrisée et un sens aigu de la construction, avec ces deux faces du même miroir, Sébastien Spitzer nous entraîne dans une spirale infernale, vers l'anéantissement des rêves, du pouvoir absolu, jusqu'à l'enchevêtrement incroyables de destins qu'on ne pouvait imaginer. Un grand roman dans la folie et le tumulte des hommes qui continue à envahir mes pensées alors que je l'ai refermé depuis déjà plusieurs jours.
Commenter  J’apprécie          514



Ont apprécié cette critique (46)voir plus




{* *}