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Critique de 1967fleurs


Avant de vous partager mon ressenti, je suis allée voir ce que le dictionnaire de notre temps donnait comme définition par le mot consentement : terme de langage qui revêt l'approbation, a des définitions spécifiques dans des domaines tels que le droit, la médecine, les relations sexuelles.

Lorsque ce livre est sorti, je me souviens bien de l'emballement médiatique dont il a été l'objet et son retentissement. J'ai écouté, j'ai lu des critiques mais j'en suis restée là.

Tous les jours de ma vie professionnelle, je suis dans des procédures judiciaires concernant des abus sexuels de mineurs et croyez-moi, même si on prend de la distance on ne s'y fait jamais, surtout lorsque l'on voit les dommages sur le psychisme.

La majorité sexuelle est établie dès l'âge de 15 ans, c'est quelque chose que je ne comprends pas de la part du législateur, mais s'il y a consentement, trop peu souvent les dossiers sont qualifiés de viols, mais seulement d'attouchements sexuels…... Cela me courrouce toujours aussi fortement, car c'est déjà un crime à mes yeux. Tout se joue à ce moment là et laisse dans l'abandon de nombreuses victimes qui doivent apporter des preuves pour être crédibles ou s'enferment dans le silence avec d'importants troubles de la personnalité.

Une jeune écrivaine, éditrice, Vanessa Springora a dénoncé publiquement à travers «Le consentement » la pédophilie dont elle a été victime dès son plus jeune âge.

Elle vivait dans un milieu aisé, des parents séparés.

Au cours d'une soirée mondaine encore une enfant
de 12 ans,
elle rencontre Gabriel Matzneff, écrivain.

Il la repère telle une proie et commence à l'attirer, en lui adressant des courriers qu'elle dissimule. A l'insu de sa mère, une relation épistolaire nait entre eux.

C'est à travers ces écrits que cette relation évolue sexuellement et banalement avec un homme qui pourrait être son père, sous les yeux des siens. Elle est amoureuse de lui, sa jeunesse, sa crédulité font le reste. Malgré plusieurs tentatives de la brigade des mineurs, il réussira toujours à dissimuler les preuves de son abjecte entreprise. La victime reste muette, elle l'aime.

A travers cette écriture, je souligne l'immense courage de l'auteur de mettre des mots sur cette relation qui a détruit sa vie à cause de son emprise et son embrigadement mental.

Après plusieurs années d'esclavage sexuel, elle réalise qu'elle est son objet en réalisant ses mensonges. Elle tente de défaire ses liens. Ce n'est pas l'amoureux qu'il prétend être, elle découvre et réalise la perversion dans laquelle il vit, notamment à travers la découverte de son tourisme sexuel.

Adulte, pour se mesurer à lui et le faire fuir, pour se reconstruire, elle écrit ce livre pour dénoncer publiquement, sans patho, sans voyeurisme, ce dont elle a été victime et les ravages qui ont fait de nombreux dégâts psychologiques dans sa jeunesse et sa vie de femme, avant qu'elle ne trouve la bonne épaule.
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