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Critique de mylena


mylena
14 décembre 2021
Livre brillant, remarquablement écrit, truffé de références littéraires, cultivé, et qui atteint tous ses buts. Vanessa Springora dénonce l'imposture littéraire de G Matzneff qui n'était qu'un pédophile et un manipulateur. Elle réhabilite l'enfant qu'elle fut, consentante, mais dont le consentement n'était et ne pouvait pas être éclairé. Elle décrit les faits de façon factuelle, sans pathos, elle détaille les mécanismes de l'emprise, car il s'agit avant tout de cela. Elle dénonce l'attitude de tous les adultes autour d'elle : d'abord de sa mère, ensuite d'un médecin, des amis de la famille, des intellectuels parisiens et pour finir de l'ensemble de la société française via les médias alors que pourtant la loi était on ne peut plus claire et n'impliquait pas plus de tolérance qu'actuellement des agissements de cet individu. D'ailleurs n'y a-t-il pas des cas où la justice peut se saisir d'elle-même d'une affaire sans qu'une plainte ait été déposée au préalable ? Vanessa Springora analyse avec lucidité et clarté les suites de cette relation, les séquelles et le chemin par lequel elle a pu sortir de cette emprise, se reconstruire et aboutir à ce livre. Car l'emprise de G Matzneff était physique, mentale mais surtout durait au-delà du temps de leur relation puisqu'il immortalisait celle-ci dans ses livres, systématiquement, victime après victime, leur confisquant leur histoire pour la donner en pâture aux lecteurs. Ce qui donne encore plus de poids à ce livre, car V., devenue directrice de maison d'édition, utilise les mêmes armes que son bourreau pour se réhabiliter et le rétablir , lui, à la place qui aurait dû être la sienne depuis longtemps : un pervers, un prédateur sexuel de la pire espèce qui utilisait ses victimes pour se rendre célèbre et la littérature comme alibi.
Un livre nécessaire, d'une grande force et d'une grande intelligence.
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