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Critique de migdal


migdal
27 décembre 2021
Assemblée avec la précision d'une montre suisse, cette intrigue promène son lecteur durant 35 ans (1994/2029) sur les océans du globe et les ruisseaux financiers en compagnie de plus de 35 personnages qui découvrent au fil des pages que les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, que les rendements financiers extraordinairement réguliers et profitables ne peuvent pas être honnêtes et qu'un destin peut, à tout instant, être brisé.

Roman noir qui évoque l'escroquerie de Bernard Madoff et le principe de la pyramide de Ponzi, révèle les coulisses sulfureuses de la musique techno et les ravages provoqués par les stupéfiants, dévoile les mécanismes industriels et logistiques de la mondialisation avec son cortège de cargos immatriculés dans des états fantômes et ses montagnes de containers bourrés de textiles ou de produits électroniques, et nous plonge dans le monde des hyper riches évoluant entre le Canada, New York et les Emirats, encombrés d'escort girls aussi futiles que dépensières.

Roman social qui analyse les conséquences de la chute dans le vide quand l'épargne d'une vie disparait dans une escroquerie, quand les études financées à crédit débouchent sur un job mal payé et rendent illusoire le remboursement des emprunts, quand la précarité et la pauvreté obscurcissent le décor quotidien.

Roman moral lorsque, arrivés à la case prison, les escrocs sont hantés par les fantômes de ceux qu'ils ont exploité, ruiné ou tué, et que ces apparitions génèrent le remords et alimentent une interrogation sur les fins dernières … dans les pas d'un Dostoïevski, d'un Volkoff ou d'un Morris West.

Coupantes comme le verre, ces 400 pages demandent une attention soutenue, cachent quelques pièges (comment imaginer Vincent être un prénom féminin ?), dissèquent les ambitions, les illusions et les passions et laissent le lecteur abasourdi et émerveillé au terme de ce qui me semble l'un des meilleurs romans de l'année confirmant Emily St. John Mandel révélée par Station Eleven.

La quatrième de couverture claironne « L'hotel de verre figure sur la liste des 17 livres préférés de Barak Obama en 2020 », je précise qu'il fait partie de la liste de mes 17 livres préférés en 2021 ;-)))
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