Rupture et conséquences

Londres était une véritable mine de tentations auxquelles céder, et dont s'émerveiller. Il n'en avait encore jamais pris la mesure. Toute la ville était en réalité un immense jardin d'agrément ( ...).

" Oh, Nicola, fit Lizzie en lui tapotant l'épaule. Il n'en vaut pas la peine. Un homme qui peut se conduire comme ça n'en vaut vraiment pas la peine. Un homme qui vous fait pleurer de cette façon-là n'est pas digne de vos larmes.

Le monde est d'une horreur indicible, MAIS. Si on ne pouvait y faire grand-chose, on pouvait malgré tout y faire un petit quelque chose.

Je t’aimais, je t’aime encore : rien de ce que nous avons pu faire ensemble, et surtout au lit, n’a jamais eu d’autre sens pour moi. Je croyais que tu ressentais la même chose. Je croyais que toute la question était là, justement, et maintenant tu me dis ça. C’est comme si tu m’assassinais. 

Ils se fréquentaient depuis un peu moins d’un an. Tout semblait marcher à merveille, hormis cette légère anxiété, cette crainte, même – « Est-ce que ça peut durer ? Est-ce qu’on va pour de bon… est-ce que tu m’aimes vraiment ? » –, jamais exprimée mais toujours présente, pareille à un bourdonnement qui ne se taisait que pendant l’acte d’amour. Mais ils vivaient, elle vivait, dans l’espérance, parce que leur histoire semblait, oui, elle semblait non seulement on ne peut plus naturelle, mais, dans la mesure où la perfection existait, elle semblait également parfaite.

C’est juste un mauvais moment à passer… Elle n’imaginait pas que ça irait mieux à certains égards, et plus mal à d’autres, que son tourment changerait de forme et de couleur au fil des jours et des semaines pour assiéger son esprit à tout moment et affermir sa souffrance jusqu’à ce que celle-ci, enfin, daigne battre en retraite. Je dois juste me concentrer sur ce qui vient après, et tâcher d’endurer cette épreuve le plus stoïquement possible.

Il avait toujours été évident pour Nicola que l’on ne pouvait pas avoir de rapports sexuels avec quelqu’un qu’on n’aimait pas. C’était une impossibilité physique et spirituelle, et plus elle constatait l’empressement d’autres êtres humains à infirmer cette assertion, plus son incrédulité augmentait, au point qu’elle ne pouvait que hausser les épaules en se disant : Soit ! Elle n’arrivait même pas à imaginer comment – physiquement spirituellement – on pouvait oser enlever tous ses vêtements devant, c’est-à-dire pour, un homme (ou le cas échéant une femme) qu’on ne connaissait pas, en qui on ne croyait pas et qu’on aimait pas sincèrement, profondément et de tout son cœur.

Pourquoi cette constante obscurité . Le pire n’était-il pas passé . Nicola serait sans doute partie et hors de sa vue, quand il rentrerait à Londres demain soir ; peut-être même était-il déjà libre : dégagé des terribles exigences qui allaient de pair avec cette surveillance, cette intimité, ce partage de soi. Libre, et seul : être seul, c’était être libre.

-Absolument, affirma Susannah. Un authentique salopard.
-Peut-être pas un salopard, rectifia Geoffrey. En tout cas un connard. Un connard, ça oui. Remarque ça a toujours été évident.

Je ne risquais pas ! Je nous voyais y vivre heureux à tout jamais, du moins jusqu’à ce qu’il devienne trop petit.