AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de tynn


tynn
22 novembre 2020
«Ce n'est pas un roman. Quand il y a 5 morts, ça ne peut pas être romanesque» *
* Stabenrath. Entretien La voix du Nord 2020

1977: année de terminale pour Bruno de Stabenrath ... qui prépare un improbable bac avec un compagnon qui défraiera la chronique en 2011, pour ce qui est devenue l'affaire Dupont de Ligonnès.

J'ai peu d'appétence pour la presse à sensation et il a fallu plus que cette sordide actualité pour me voir choisir ce livre. Mais une collection Blanche Gallimard promettait d'échapper à l'aspect «littérature people». le contexte versaillais y a également contribué, histoire d'y retrouver ce que je connais de cette ville bourgeoise/aristocratique, d'une certaine manière d'en faire partie et d'y vivre.

Tout au long d'une amitié lucide mais jamais démentie au fil des années, Stabenrath évoque son ami Xavier de Ligonnès, leur parcours commun depuis le lycée, les amis et les émois sentimentaux de l'adolescence (partie un brin laborieuse) et l'image d'un homme frustré de ses désirs de jeune homme, englué dans son milieu familial, ses déveines professionnelles et conjugales, et son errance mystique dans une secte dite chrétienne totalement illuminée.

Le jeune étudiant brillant est devenu un loser menteur, un homme ruiné aux abois, principal suspect évaporé d'un quintuple meurtre familial. Par ses souvenirs, l'auteur s'approprie l'enquête en intime, extrapolant parfois, et tentant de décoder la personnalité complexe de son ami de jeunesse.

Électron libre issu de cet univers «aristo», acteur à 15 ans, homme de musique et de lettres, Bruno de Stabenrath parle aussi de son propre parcours, excentrique en regard à ses origines familiales. Une position d'observateur clairvoyant, doublée d'une fidélité amicale .

Un livre percutant, jamais accrocheur jusqu'à ce titre discrètement sibyllin (mise à part le bandeau de l'éditeur ...il faut bien vendre!)
Commenter  J’apprécie          270



Ont apprécié cette critique (26)voir plus




{* *}