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Critique de pencrannais


Voici la première aventure des héros Marvel qui vont révolutionner les comics américains dans les années 1960. En deux ou trois ans, Stan Lee va créer , outre les quatre fantastiques, Spider-Man, Iron Man, Hulk, Thor, les Avengers, les X-Men et j'en oublie. Les quatre Fantastiques, seront les premiers (à peu près en même temps que Spider-Man) et les plus célèbres pendant près d'une décennie. Quand on relie ces premières aventures on se rend compte de la modernité et de l'ancienneté de ces premiers héros Marvel.
Modernité parce qu'ils apportent un vent nouveau sur ce genre d'histoire racontées à l'époque. Les exploits superhéroïques et l'utilisation des pouvoirs est importantes mais tempérées par des passages sur la vie privée et sur la psychologie des personnages. Alors, évidemment, on n'est pas chez Balzac, mais les tourments de la Chose, homme transformé en monstre de pierre, d'une force colossale mais traumatisé d'avoir perdu son humanité sont plutôt bien amenés. Les conflits internes de ce ménage à 4, sont aussi régulièrement force narratrice. L'ambiguïté des sentiments de Jane Storm pour le grand méchant de ce recueil, Namor, le prince des mers, est aussi surprenant quand on connaît l'époque d'écriture de ces histoires destinées aux jeunes et soumis à une stricte censure (comme en France au même moment).
Mais ces histoires sont aussi très datées. Jane Storm est la femme du groupe donc son élément faible, et sa relation à Namor est vue comme « féminin ». Son apport est pour le moment mineure, toutefois, il a le mérite d'exister et évoluera positivement dans la décennie. Mr Fantastique en chef de groupe et chef de famille et en tant que génie scientifique est tout simplement insupportable, digne représentant du patriarcat de l'époque, mais il a le mérite de placer l'intelligence au centre des réussites du groupe (alors que Superman mise tout sur sa force à l'époque).
C'est daté car ancrée dans les sixties et dans la guerre froide avec ce soupçon de communisme envers ces extra terrestres Skrulls ou sur Fatalis qui vient d'Europe de l'Est.
C'est daté aussi de par les dessins de Jack Kirby. Certes, il révolutionne lui aussi le genre par son dynamisme et ses cadrages . Mais le trait est encore un peu emprunté. Cela s'améliore par la suite mais quand on passe de BD contemporaine à celle-ci, le choc de retour en arrière est quand même assez important. Il faut s'y habituer.
Une madeleine de Proust si, comme moi, vous avez été des lecteurs des Stranges dans les années 70. Une curiosité pour ceux qui souhaitent découvrir les origines du monde Marvel. Cela reste un peu léger et naïf mais parfois cela fait du bien de replonger dans ces histoires d'un autre temps !
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