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Critique de Sansan83300


il vous arrive de finir un livre et de vouloir tout de suite écrire votre ressenti tant il est fort et que vous avez peur de le perdre en refermant les pages ? C'est mon sentiment au moment où j'écris ces mots sur le livre de Morgane Stankiewiez « La cour de l'hiver «  chez Noir d'absinthe que je remercie encore une fois pour cette confiance renouvelée.
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Je n'ai absolument pas lu le résumé je me suis focalisée sur la couverture qui m'a embarquée jusqu'à la dernière page. Mon instinct aurait pu me tromper mais je lui ai fait confiance et je vais essayer humblement de vous retransmettre les émotions et la puissance du message de ce roman.
Tout commence avec Michael, qui est au lycée, et qui lors d'un cours de français se voit attribué une correspondante Csilla, avec qui le courant va si bien passer qu'une alchimie va se créer. Cette osmose va se traduire par des confidences un peu plus poussées à chaque fois jusqu'au jour où tout s'arrête et que Michael décide d'aller à la rencontre de celle qui va être le révélateur de sa vie et de son moi. Un parcours semé d'embûches qui va pousser leur amitié à l'extrême et les faire basculer de l'autre côté du miroir. Cette rencontre épistolaire va changer le cours de leur vie à jamais.
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Que l'on soit un homme ou une femme, qu'est ce qui nous défini ? Notre corps ou notre âme ? Chacun possède la réponse qui lui est propre et à chaque moment de notre vie pour n'importe quelle raison on peut se la poser. Elle n'est pas que sexuelle cette question , elle peut être amicale, professionnelle ou personnelle, à partir du moment où on ne rentre pas dans les cases prédéfinies de la société qui sont devenues obsolètes et archaïques, on s'interroge. C'est ainsi que Michael, grâce aux questions de Csilla va comprendre ce qui le dérange, on va suivre ses changements, ses réflexions sur la société de façon épistolaire au parfum du XVIII siècle version « Les liaisons dangereuses ». Un échange poétique, bienveillant, empathique qui fait fit de toutes les barrières que l'on peut de mettre et donner naissance à une amitié onirique. Michael quand à lui décèle un talent incroyable pour l'écriture chez Csilla et deviendra son confident correcteur de son livre qu'elle imagine et qu'elle va écrire grâce à ses encouragements. Cette première partie est bouleversante, cette quête de soi, le regard de l'autre, ce droit qu'il octroie à son ami(e) de plonger dans son âme est bouleversant. Cette connexion entre les deux est incroyable comme deux morceaux de puzzle qui ont besoin l'un de l'autre pour se raccrocher à quelque chose. J'ai souvent été émue par Michael qui m'a rappelé mes propres questionnements, ce sentiment de ne pas être complète et de ne jamais pouvoir être moi et encore aujourd'hui les émotions sont là et les cicatrices aussi.
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C'est si beau que l'autrice a joué à la méchante fée pour nous montrer qu'en un instant tout peut basculer, tout n'est qu'illusion et peut devenir froid et inerte comme la glace. Que l'apparence n'est que le reflet du miroir qu'on lui accorde. L'être humain est le détenteur de cette magie, cette façon de porter un masque, une armure, la société nous oblige à cacher notre moi au profit de stéréotypes bien ancrés. Comment les autres peuvent nous aimer alors que l'on ne s'accepte pas ? Tout simplement parce l'enveloppe charnelle est une superficialité dont on doit se défaire, en s'entourant de personne qui nous aiment et qui nous donne la force d'exister comme on le souhaite. C'est cette force magique qui nous fera sortir de notre chrysalide.
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On parle souvent de magie pour nos héros livresques en oubliant que nous aussi avons le plus merveilleux des pouvoirs : l'amour, répandons le afin que les êtres vivants et la nature vivent enfin en paix et arrêtent de se détruire, car si on est capable du meilleur on est aussi capable du pire.
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Morgane nous a concoctée la plus belle des potions aux références livresques de Alice aux pays des merveilles, Blanche Neige, Les contes de Perrault, La belle aux bois dormant...et j'en oublie tant d'autres, un parfum de mythologie viendra parfaire le tout qui ne vous fera pas revenir indemne de ce voyage à « La cour de l'Hiver ».

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