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EAN : 9782806104724
196 pages
Academia (16/07/2019)
4.25/5   2 notes
Résumé :
La fin approche. La vie de Josée, née au début de la Seconde Guerre mondiale, a suivi son cours sans grand tralala – rien que du petit – dans la région de Huy, en bord de Meuse. Proches de leur embouchure finale, fatale, les années de Josée s’étalent tel un portrait pointilliste, sans gros éclat, sans grand trait saillant, mais laissant entrevoir de-ci de-là ses petites manies, ses petits plaisirs, d’intimes petits secrets. Josée aime se glisser au bord des gens, se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« On est ce qu'on a vécu, on est ce qu'on a connu. On transporte tout ça dans sa valise en avançant vers ce qu'il reste à connaitre, vers ce qu'il reste à vivre. A l'approche de ses cinquante, on peut souffler un peu là où on est et se rendre compte du chemin derrière soi en sachant qu'il y a encore de la place dans la valise. Dans le vide restant, muets, insoupçonnés, des besoins, des attentes. » (p.131)

Josée n'a plus cinquante ans depuis longtemps, elle est à la fin de sa vie, à la fin du voyage et bientôt elle posera définitivement sa valise. Elle est née après la seconde guerre mondiale, a travaillé toute sa vie à la poste, dans les différents bureaux de la ville Huy qui ont fermé les uns après les autres au gré des restructurations et des changements de noms de cette institution. Elle n'a plus de mari depuis longtemps et son ami le facteur Oscar s'en est allé lui aussi.

Nous sommes plongés au coeur des souvenirs de Josée, ceux de son enfance, de sa jeunesse, de sa vieillesse. Ce sont des souvenirs faits de petits riens, qui retracent une vie simple, sans tralalala. Comme tout le monde, Josée a des petites manies : elle collectionne les albums de Tintin, lit Patrick Modiano et remplit des boites à chaussures de tickets qui sont autant de souvenirs des moments qu'elles a vécus. Comme tout le monde, Josée a de petites habitudes surtout celle de se rendre dans les funérariums, au hasard, sans connaitre les défunts, pour se glisser dans les files d'attente et écouter les conversations. Et comme tout le monde, Josée a des petits secrets, surtout un qu'elle n'a jamais révélé à personne…

La vie de Josée n'est certes pas exceptionnelle mais le personnage est touchant, attachant. Je me suis prise d'affection pour cette femme qui traverse les époques et qui, au crépuscule de sa vie, ressemble à tant d'autres anonymes qui croisent nos vies et s'en vont sans qu'on les ait remarqués. J'ai trouvé ce roman vraiment émouvant mais il n'est pas triste. J'ai souri plus d'une fois, notamment parce que le narrateur n'hésite pas à faire de petits commentaires avec beaucoup d'humour, tout en légèreté et finesse. J'ai aussi apprécié suivre les pas de Josée dans des endroits connus : l'hôpital de Huy et sa salle d'attente, décrite avec tant de réalisme, la rue Sous-le-Château où elle a sa petite maison… Il y a beaucoup de petites touches de réalisme dans ce récit de vie ordinaire.

Le style de l'auteur est agréable. Il épouse les méandres que peuvent prendre la pensée, les souvenirs. J'apprécie beaucoup le jeu d'écho entre le texte et le titre des chapitres : chaque chapitre a pour titre une phrase qui est apparue un peu avant dans un autre chapitre, dans un tout autre contexte mais qui fait écho aux souvenirs de Josée, qui font remonter d'autres moments de sa vie à la surface.

Dans les files, « Josée aime être au bord des gens ». Moi, j'ai apprécié d'être au bord de Josée le temps de ce très beau roman.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
On ne l'aurait pas cru mais elle appréciait le petit imprévu, le surprenant, l'inoffensif. Elle savourait quand quelque chose arrive sans avoir à s'interroger si c'est un besoin, une attente, un caprice. Elle ne cherchait pas mais se réjouissait quand ça se trouve. Elle n'attendait pas mais était aux anges que ça survienne. (p 108 )
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Le café prenait du temps. La crème de lait, dès qu'elle atteignait la surface du noir, s'en prenait sournoisement au café tout entier. Une fois proche que tout soit envahi, Josee reprenait la main. La cuillère était promenée à la pointe de vaguelettes qu'elle générait dans son sillage et qui laissait derrière elle des traînées claires et brunes. Le speculoos, pré-trempé dans le café, abandonnait en s'écroulant dans la bouche un plaisir tendrement granuleux où s'entremêlaient la cannelle et le sucre de pot. (p.65)
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Pas de nom de rue pour le Père Pire mais celui d'un pont, tout un pont au-dessus de la Meuse avec un autre village de chaque côté. Quand on pense que le Père Pire a fondé les îles de Paix, quelque part au bout des mers, est-ce bien opportun de mettre son nom sur un pont? Un pont, ça détruit une île. Ce n'est pas le meilleur endroit. Rien de "Pire" qu'un pont pour une île. (p.24)
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Josée n'est pas près de ses sous. Ni trop loin. Elle en a parce qu'on doit en avoir. Elle en a assez parce qu'il ne lui en faut pas beaucoup. Elle n'a aucun sentiment avec l'argent, ni amoureuse ni dédaigneuse. Elle n'est ni pour ni contre. Elle pratique l’adage selon lequel qui paie ses dettes n'en a plus. Loin d'être nantie, elle n'est pas démunie.
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