AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de migdal


A mi chemin entre reportage journalistique et étude sociologique, cette « enquête dans le nord » revient sur les morts de la Deule et emplie les verbatims des entretiens de l'auteur avec les proches des victimes, des motards et des skinheads, et de nombreuses coupures de presse collectées sur le web.

L'enquête n'apporte hélas aucun résultat, aucun élément nouveau et colporte les rumeurs équivoques et les suspicions sur la légèreté des recherches policières et l'hypothèse de ratonnades. Ce versant de l'ouvrage gagnerait à être illustré par un plan de Lille et des quais de la Deule et pourrait être illustré de quelques photos des lieux et des protagonistes.

L'étude sociologique sur la faune lilloise nocturne est plus intéressante et dégage une odeur nauséabonde de bière, de crasse, de drogue, d'urine, de vinasse et de vomissure qui rappelle bien la perception qui saisit le passager arrivant en gare de Lille en fin de journée et qui alerte sur le sentiment d'insécurité de plus en plus perceptible dans cette agglomération que je vois inexorablement sombrer depuis vingt ans.

Tomas Statius dépeint ces jeunes, souvent issus de familles recomposées, qui n'ont pas été éduqués et qui sont progressivement dressés par des bandes en mal de reconnaissance.

Ce tableau est glauque, inquiétant et permet de comprendre comment dix ans après ces cinq noyades dans la Deule, Lille est le théâtre de la mort de Sélom et de Matisse dans le quartier de Fives.

En conclusion, cette enquête m'a semblé un peu superficielle, parfois à la limite de certaines thèses complotistes et souffre d'une écriture plus journalistique que littéraire … N'est pas Simenon qui veut.
Commenter  J’apprécie          832



Ont apprécié cette critique (82)voir plus




{* *}