À quel niveau de contamination radioactive ont été exposées les populations polynésiennes lors des essais nucléaires menés par la France entre 1966 et 1996 ? Près de 2 000 documents déclassifiés par l'armée française en 2013 ont été analysés par une équipe de chercheurs et journalistes, emmenée par le média d'investigation en ligne "Disclose". Pour eux, les impacts de la contamination radioactive sur les populations ont été bien supérieurs à ceux estimés dans les versions officielles. La France les a-t-elle sciemment sous-évalués ?
Guillaume Erner reçoit Tomas Statius, journaliste pour "Disclose", co-auteur avec Sébastien Philippe de "Toxique. Enquête sur les essais nucléaires français en Polynésie", co-édition PUF/Disclose.
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Il y a le cas de cet aveugle, qui en octobre 2011, se retrouve dans l’eau après un long black-out. Un homme se tient face à lui sur la berge. Il lui parle même. Il le soupçonne de l’avoir poussé. Il y a aussi l’exemple de ce jeune homme repêché par une septuagénaire du côté de Lambersart, à l’automne 2010. Le garçon a l’air commotionné, troublé, indique la vieille dame. Ce dernier lui explique qu’il a été jeté dans l’eau par un inconnu. Il y a également cet étudiant en école de commerce, Henri, qui s’est réveillé le 22 juin 2010 à 6 heures du matin, la gueule en vrac, non loin du jardin Vauban, sans aucun souvenir de sa soirée.
Pourquoi y a-t-il, encore aujourd’hui, des skins dans le Nord ? Partout en France, le mouvement né dans les années 1970 en Angleterre semble, soit en perte de vitesse, soit complètement absorbé par la mode qui vide de son sens ses plus précieux totems : les Dr. Martens, les bombers, les polos Fred Perry ou les Fly Jacket. Il y a certes bien les Hammer Skins ou Blood & Honour. Mais ces deux fédérations skins, implantées en France depuis des années, ne rassemblent plus que quelques dizaines d’unités.
L’interview du combo, formé de Laurent, ouvrier agricole, Francky, metteur en rayon, David, vitrier et David, étudiant, est éclairante pour évaluer la vitalité du mouvement dans le Nord. Ces derniers se félicitent ainsi de l’existence « d’une union des skins » dans la région, qu’ils espèrent réaliser dans toute la France. Invité à donner son avis sur les hooligans, le groupe affirme qu’ils sont pour, « tant qu’ils se défoulent sur du nègre ou du coco ».