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Critique de Dixie39


Cela commence doucement. L'histoire prend ses marques et nous pelotonne tranquillement dans cet univers d'après guerre, où chacun se redresse et fait l'appel des vivants pour mieux compter ses morts. Les personnages arrivent, comme des invités frappant à notre porte, les uns derrières les autres, petit à petit.
Tom Sherbourne, héros de la première guerre mondiale, anesthésie les soubresauts de sa mémoire dans la solitude : « Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille ». Il est le futur gardien de phare de l'île de Janus, aux portes des côtes australiennes. Ce métier lui permet de tenir à distance les cris et les charniers de ses souvenirs...
Isabel, jeune fille vive et pétillante, ne rêve que d'une maison emplie du rire de ses futurs enfants, près d'un mari aimant et attentionné.
Ces deux là vont se rencontrer, s'aimer, pour ce qui semble être le meilleur. Mariés, ils partent sur l'île. Seuls au monde.
Jusque là, la lecture est presque discrète, convenue. Mais, page après page, l'étau se resserre. On se redresse et on tient plus serrer ce livre qu'on a entre les mains. de plus en plus fébrile, on assiste aux prémisses, on pressent la fin tragique et on s'accroche au récit.
Isabel fait fausse couche sur fausse couche, jusqu'à ce petit garçon mort-né lové dans ses bras, baigné, caressé, embrassé. Petit bout d'homme fripé, qu'elle ne peut se résoudre à avoir perdu : Seule au monde.
Puis l'impensable arrive : des cris d'enfant s'échappent d'une barque échouée sur l'île. Côte à côte, dans ce frêle équipage, un homme mort et ce petit bébé, tant désiré, cette petite sirène, car il s'agit d'une fille, que l'océan leur a apportée.

Je n'irai pas plus loin et ne peut que vous conseiller d'ouvrir une vie entre deux océans.
Il n'y a pas que l'émotion, qui vous prend aux tripes, il y a l'océan, les vagues qui cognent et que l'on ressent tout au long de cette lecture, cette île, à la fois, source de liberté et d'aliénation, que l'on ne sait plus quitter...
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