AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de le_Bison


… la mer sommeille, la montagne somnole et le silence règne dans le ciel…

L'Islande. Dès les premières mesures de ce roman, je m'y suis trouvé. Installé même. le froid, l'iode. La mer qui me fouette le visage. le roulis de ce vieux bateau de pêche. Pêche à la morue. Et ce silence. Un silence lourd qui m'envahit. Un silence qui fait partie de moi. J'ai envie d'y aller, « Entre Ciel et Terre » pour ressentir ces émotions, ce parfum, cette poésie de la mer et des landes. Et puis le vent, la pluie glaciale, le blizzard. J'ai oublié ma vareuse. Fuck le blizzard.

Le paysage, cette lande islandaise, sauvage et enneigée. Je me retrouve isolé, enveloppé par ce vent sourd qui emporte mes pensées, pas mes paroles muettes. Celles-là, je les garde au fond de moi. Qui voudraient d'ailleurs les entendre ? Quelques moutons sauvages et poilus dans le coin, en train de brouter pour ne pas sombrer dans la froidure de la nuit. Nuits étoilées. Ces étoiles qui sont l'âme des noyés. Et puis ces flocons de neige qui descendent à noyer mon verre, ne serait-ce pas là les ailes des anges ?

Je m'imagine à bord d'un de ces chalutiers, une pêche d'antan, à l'oeil et à la poigne. le bateau chevauche les vagues comme je rêve de renverser des sirènes. Les vagues vont et viennent, s'écrasent sur le pont, des embruns iodés qui se jettent sur ma face. le courage m'emporte, je suis dans une barque, encore plus précaire, prêt à affronter les éléments, une force insoupçonnable m'emporte, gênes de viking. Si jamais je n'avais pas oublié ma vareuse, et ma fiole de Lagavulin.

Je m'imagine là-bas. M'engouffrer dans un pub, des vieux loups de mer qui me regardent, la barbe sauvage, le teint grêlé par cette pluie glaçante du bord de mer. Une bière. Deux bières. Trois bières. C'est ma tournée. Prendre mon temps. Nul besoin de me presser. Personne ne m'attend. A part un roman, un livre de poésie ou une musique qui bercent mes nuits. Puis m'enfuir dans la nuit, dans le silence, sans ma vareuse. Et réfléchir à ma mort. Seul sous les étoiles, seul dans ce silence.

Il y a des livres qui ne peuvent s'oublier, et des auteurs non plus. Ce Jon Kalman Stefansson possède une telle poésie dans sa plume que j'en oublie la tristesse et le froid. Mais pas ma bière. Alors...

S'en vient le soir
Qui pose sa capuche
Emplie d'ombre
Sur toute chose,
Tombe le silence,
Déjà se lovent
La bête sur son lit d'humus
L'oiseau dans son nid
Pour le repos nocturne.

Lien : https://memoiresdebison.blog..
Commenter  J’apprécie          1088



Ont apprécié cette critique (91)voir plus




{* *}