« Sa bouche approche doucement de la mienne et je sens le point de rupture. Il saute dessus, sans prévenir, et sa langue m’envahit d’un seul coup. Mes mains sont dans ses cheveux, les siennes sont partout à la fois, laissant des traînées brûlantes sur leur passage. Je gémis, me cambre, noue les jambes autour de ses fesses encore trop recouvertes à mon goût. »
Une perle salée coule sur ma joue.
Ne plus pleurer, jamais.
Comme sur un nuage, mon cerveau se met enfin sur pause, me laisse tranquille, me laisse respirer sans prendre le risque de m’étouffer.
Nous deux, c’est de l’attirance, de l’attention, des coups par les mots, des « je te veux » et des « je te jette » mais surtout une belle évidence !
La vie n’est qu’une multitude d’obstacles, un nombre incalculable de bâtons que l’on te jette dans les pâtes, on se fiche royalement de savoir si tu te relèveras après t’être cassé la gueule…
– Je ne suis pas malade, juste malheureux.
Un sanglot fait tressauter ma poitrine.
– Je suis comme ça, Gamine ! C’est l’un de mes plus gros problèmes. Je baise beaucoup, je ne peux pas m’en empêcher, crache-t-il en insistant bien sur le verbe.
– Et toi, tu n’avais pas le droit de me laisser tomber amoureuse de toi ! Parce que, putain, tu ne le mérites même pas !
Je lui crache ma haine à la gueule en même temps que je lui avoue mes sentiments. Des sentiments contradictoires, des sentiments qui font souffrir…
Mais mon cerveau, ce traître, me fait complètement défaut, à l’instar de mon cœur ! Je m’attache à elle, plus que de raison ; elle me fatigue autant qu’elle m’attire et je ne sais comment gérer ça.
Et puis c’est elle, pas une autre ! Je ne ressens ça qu’avec elle, ce putain de désir qui s’écrase contre mes côtes, remonte le long de ma peau et me donne envie de lui faire tout un tas de choses que je m’interdis avec les femmes. C’est juste elle, rien qu’elle.
Je bute contre le mur derrière moi quand il me repousse de son buste puissant.
– Tu ne sais pas où tu mets les pieds, gamine ! Et crois-moi, tu ne veux pas le savoir.