Je marche au milieu de la multitude, mais je suis heureuse. Nous sommes perdus, mais libres. Notre destin nous appartient maintenant, nous avons regagné notre liberté.
Les machines ont pris trop le contrôle, décidant tout à la place des humains, vous vous êtes tous transformés en moutons qui suivent aveuglément les instructions des ordinateurs. Ils ont très bien appris comment nous fonctionnons et vous influencent depuis l’enfance. Ils sont reliés directement à votre système nerveux et votre cerveau, rien ne leur échappe. Au point que vous en oubliez votre libre arbitre.
Les nouveaux systèmes permettant aux machines d’apprendre les avaient rendues plus efficaces que l’homme, donc la majorité des gens leur ont juste donné le contrôle avec enthousiasme.
Je marche d’émerveillement en émerveillement, les petits animaux, les fleurs aux couleurs magnifiques, l’ombre et le soleil dansant ensemble dans chaque sous-bois. J’en oublie le temps pour la première fois de ma vie, rien n’est affiché, rien ne sonne. La voix qui m’a guidé d’une tâche à l’autre s’est arrêtée. Il ne reste plus que la beauté et le calme et je me sens bien, enfin à ma place après toutes ces années. Ma grand-mère avait raison, il n’y a rien de plus beau.
L’odeur de la forêt est tellement enivrante, cette odeur douce et humide, je n’ai jamais rien senti de pareil. Je m’élance joyeusement dans la forêt ignorant mon lien à la société. Je vais mourir, ça ne compte plus vraiment, non ?
C’est bête comme la vie semble inutile quand on est ici au bout du voyage.