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Critique de MrLambda


Un livre beaucoup plus palpitant et enivrant à lire que le Rouge et le noir, on trouve ici un Stendhal assez différent. Il garde toujours la psychologie fort développée qui a fait son succès mais avec de l'action en plus ici, des péripéties captivantes et rocambolesques et surtout un personnage central si attachant: Fabrice del Dongo. Candide, ambitieux, d'une passion qui ne sait se contenir, fougueux et insouciant et surtout rempli de cette âme napoléonienne si démodée dans cette restauration à l'ordre monarchique.

L'intrigue a lieu dans une Italie post-napoleonienne, la haine des lumière et le poids des conventions sociales règnent en maitre, ce qui va de pair avec l'hypocrisie. Composée d'une myriade de petites principautés et de cours, de manoeuvres entre ultra et libéraux, entre courtisans et prélats, cette Italie fantasmée est un véritable nid de vipère peint de manière satirique. Dans les cours d'Italie, on y trouve un absolutisme dépassé et risible, des petites fourberies mesquines entre courtisans médiocres et une religion mourante d'une bouffonnerie mordante.

C'est dans ce contexte que Fabrice va faire ses premier pas dans la vie, poursuivi pour avoir "participé" aux Cent Jours, puis, faisant face à une altercation pour rivalité amoureuse qui tourne mal et enfin, tombant amoureux de la vertueuse Clélia Conti. de péripétie en péripétie, on voit une galerie de personnages graviter autour de lui. La Sansevieria, remarquable duchesse qui fait tout pour sauver son neveu face à une cour friande de ce genre d'erreur. le Comte Mosca, habile ministre qui fait tout pour garder les faveurs du prince, un peu cynique par moment, il est le triste amant de la Sanseverina. Ernest IV, prince vindicatif, mesquin, légèrement burlesque et caricature de l'absolutisme, son successeur Ernest V est encore plus ubuesque.

A cette galerie de personnages, d'autres s'ajoutent, le Comte Rassi, machiavélique et sans scrupule, le gouverneur Conti et sa fille, l'abbé Blanès, fou d'astrologie et religieux atypique et bien d'autres encore... A la fin, c'est un dénouement mélodramatique qui vient sceller la fin de ce vagabondage amoureux, une fin un peu lapidaire mais tout de même satisfaisante d'après moi. Quel délice que cette savante alchimie stendhalienne...
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