Ce tome contient les épisodes 68 à 74 de la série de Doctor Strange (parus en 1984/1985), ainsi que 3 pages extraites de l'épisode 67 servant de prologue.
Épisodes 68 à 73 (scénario de
Roger Stern, illustrations de Paul Smith dont 2 encrés par
Terry Austin, épisode 71 dessiné par
Bret Blevins et encré par
Terry Austin) - Pendant longtemps, Dormammu a été le maître incontesté de la Dimension des Ténèbres (Dark Dimension) et l'ennemi ju
ré de Stephen Strange, le maît
re des arts mystiques, sorcier suprême. Umar, sa saeur lui a succédé après une mise à l'écart forcée de Dormammu. Mais, en cachette, la rébellion s'organise pour déposer Umar qui règne en tyran. Cette dernière suppute que Strange est derrière cette contestation et commence à lui rendre la vie difficile sur terre. Or le sorcier suprême a d'autres chats à fouetter avant puisqu'il doit s'occuper de Dane
Whitman (Black Knight) et de son épée ensorcelée.
Épisode 74 (scénario de Peter Brad Gillis, illustrations de
Mark Badger) - Il s'agit de l'épilogue de la rébellion, ainsi que d'une rencont
re décisive entre Stephen Strange et le Beyonder dans le cad
re de l'omni-crossover
Secret Wars II.
Ce tome commence par 3 pages dessinées par
Steve Leialoha qui imite le style de
Steve Ditko, pour un très joli portrait de Clea. Puis l'histoire passe en Angleterre où Strange retrouve Victoria Bentley qui accueille Dane
Whitman de retour des croisades. Il s'agit pour
Roger Stern de résoudre la situation alambiquée du personnage possédée par une malédiction pesant sur son épée (oui, il y en a qui ont dû s'inspirer de Elric des Dragons et de son épée Stormbringer). L'histoire est légère, elle se lit rapidement et Paul Smith s'inspire gentiment des visuels créés par
Steve Ditko (dans les premiers épisodes de Doctor Strange) en plus affiné et moins fruste.
L'histoire effectue encore un détour par une croisière transatlantique et un vol de missile nucléaire (épisode 71 dessiné par
Brett Blevins), avant d'attaquer le plat de résistance. le numéro 71 est l'occasion pour
Roger Stern de glisser une explosion nucléaire et une description assez terrifiante des conséquences de l'impact sur les êtres vivants. C'est également l'occasion de retrouver les dessins très marqués (surtout les expressions exagérées) de Blevins.
À partir de l'épisode 71, Stern ent
re dans le vif du sujet, en commençant par un historique rapide (6 pages) de l'arrivée au pouvoir de Dormammu et Umar dans la Dimension des Ténèbres, ainsi que le rôle des Mindless Ones. Mais très vite l'histoire se transforme en une rébellion menée de manière linéaire contre l'autorité en place, avec Stephen Strange évoluant dans un monde pseudo médiéval en toc. Les 2 seuls éléments qui ressortent sont le fait que les rebelles ne sont pas bien accueillis par la population et que Stern ajoute une couche de relation familiale qui lève le voile sur l'origine d'un personnage récurrent de la série. Pour le reste, la narration s'avère plan-plan, sans grande tension dramatique, une scène chassant l'autre vers un dénouement sans surprise. Les dessins de Paul Smith sont plutôt dépouillés, sans atteindre la délicatesse fragile des épisodes des X-Men qu'il a dessinés. Par contre il est visible que le personnage de Clea l'a inspiré et qu'il accorde plus d'attention à son visage et à ses expressions. Il surnage quelques décors intéressants de ci de là dont l'immense statue qui sert d'entrée pour le repai
re d'Umar.
Dans le dernier épisode,
Mark Badger n'est pas au meilleur de sa forme. Il hésite entre la stylisation radicale des formes et une approche plus conventionnelle ce qui aboutit à un résultat assez laid. Peter Brad Gillis s'acquitte honorablement de sa tâche : écrire le crossover obligatoire avec la minisérie de
Jim Shooter. Il entremêle une forme d'éveil du Beyonder à des valeurs mystiques, avec un rappel des origines de Doctor Strange. le résultat se laisse lire, mais sans non plus déchaîner les passions. Il est possible de retrouver une partie de la suite des aventures de Doctor Strange de cette époque dans Dr. Strange: Strange Tales (1987) de Peter Brad Gillis (Strange Tales 1 à 19 et "Cloak & Dagger" 7).
Ce tome est à destination des fans du Doctor Strange, il ne constitue pas un point d'entrée très palpitant pour les autres.
Roger Stern révèle quelques éléments clefs de continuité concernant Black Knight, puis Clea, dans une narration platounette. Paul Smith met en valeur Clea, dans un monde manquant cruellement d'imagination. Il y a quand même l'apparence des Mindless Ones qui capture bien l'essence du style de Ditko et l'horreur inhérente à ces créatures qui seront beaucoup mieux mises en valeur par
Warren Ellis dans Nextwave, agents of H.A.T.E..