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Critique de aa67


« Un type qui écrit des livres sur la manière d'écrire des livres ».

Benjamin Stevenson n'y va pas par quatre chemins : ce sera la vérité, rien que la vérité. Et pour cause, cet australien qui est publié pour la première fois en français, a quelques atouts dans sa poche. Il est humoriste dans son pays et vend ses spectacles. Il a déjà publié deux livres aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne : « Greenlight » et «Either Side of Midnight ». A noter que les deux ont été retenus sur des listes ou primés. Il travaille également avec un certain nombre de grands auteurs dans son pays. Ce roman est son troisième.

D'entrée il nous matraque afin de nous mettre dans l'ambiance de ce qui nous attend.
Commençons par l'épigraphe, page en-haut de laquelle on est prié de corner la page sur la pliure prête à cet effet. Ce qui est encore moins commun c'est qu'on y trouve les 10 commandements rédigés par Ronald Knox « pour écrire un roman policier ». On est en 1929 et ces commandements seront suivis par un certain nombre de romanciers connus : Agatha Christie, G.K. Chesterton, Dorothy L. Sayers… Au passage on apprend qu'ils forment une sorte de société secrète dont découlera ce que l'on appelle dans le jargon du polar «Les Règles d'Or de l'âge d'Or » des romans à énigmes.

Puis dans le prologue il prévient que le narrateur n'a eu besoin d'aucune autre matière que de celle des faits vécus par les membres de sa famille. Il va simplement JOUER FRANC JEU, contrairement à tous ces autres auteurs de polars qui ne pensent qu'à dénicher de nouvelles astuces pour en mettre plein la vue aux lecteurs. Eh ! Oui, lui ne glissera pas vers la facilité.

Puis dans l'incipit il présente son narrateur, à savoir lui-même Ernest Cunningham, dit Ernie ou Ern pour les intimes. Ici rebelotte, on est prévenu qu'Ernie ne tombera pas dans le piège de la banalité littéraire et s'en tiendra à la simple restitution du vécu familial.
J'avoue qu'après ces premières pages je ne savais déjà plus si c'était Stevenson ou Ernie qui parlait. Bref, j'étais prise dans l'écheveau.

Au 1er chapitre il débute par une scène avec Michael son jeune frère pas piquée des vers. S'en suivra une espèce de tournée des morts, directement ou indirectement causées par sa famille. Il passe en revue, chapitre après chapitre, chacun des membres de sa famille ainsi que les situations et faits liés aux meurtres de chacun d'entre eux.

Le lieu est également bien choisi : on est en pleine tempête hivernale, dans une région très montagneuse d'Australie.
Le décor planté est tout aussi propice à des catastrophes : une réunion familiale.
On est baladé d'indice en indice. On se prend à ce jeu de devinette habituel dans les romans policiers. On liste, on retient. Et toc ! c'est loupé (en tout cas pour moi) car le dénouement sera tout autre.

Même s'il y a deci delà quelques lenteurs, le roman défile vite.
Il n'y a pas à dire, Benjamin Stevenson sait y faire. Et la traductrice Cindy Colin Kapen a su surfer sur son écriture puisqu'on décèle une patte propre à cet auteur.
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