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Critique de Pibook


À la mémoire de ma mère... À tort, nous nous privons de véritables trésors pour l'âme en passant à côté d'une littérature par trop souvent jugée d'art mineur ou tout simplement parce que nous croyons qu'elle ne nous est plus destinée. Sans enfants, petits-enfants et tout autre lien qui nous raccrocherait à ces petits bouts de chou, le ticket pour les albums jeunesse serait-il expiré pour qu'on y trouve encore soi-même notre compte? Il l'a été pendant plusieurs années jusqu'à ce que je renoue avec ce genre en feuilletant l'album "Ne dort pas petit ours" de Martin Waddel. Mais il ne s'agit pas de Waddel aujourd'hui.
J'ai découvert il y a quelques semaines par le biais d'une critique de Sylviacha appréciée par Mila0707, le très bel album pour enfants "L'Amie" de Sarah Stewart, illustrations de David Small. Une histoire de peu de mots, dans un décor des années cinquante, de magnifiques illustrations peintes à l'aquarelle et au crayon gras, toutes en douceur, aux teintes pastels qui nous font partager le quotidien d'une enfant et de sa gouvernante que nous suivons toutes les deux côte à côte à travers les tâches ménagères, source de jeux sans fin pour la petite, et les après-midi passés au bord de la mer.
Si je pouvais vous dire à quel point les images sont porteuses d'une grande force d'évocation. En ce dimanche 12 mai 2013, c'est jour de la fête des mères chez nous (Québec, Canada). Ma vieille mère (90 ans), mon amie, m'a quittée ce 24 mars. Elle était allumée, dévorait les livres que nous nous échangions, et était férue des mots-croisés et ce en dépit de pertes cognitives à la fin de sa vie. La dernière image de "L'Amie" de Sarah Stewart montre la fillette devenue femme mature, debout, regardant au loin par la fenêtre, la main sur le coeur. À côté d'elle, une machine à écrire et une tasse de café sur un bureau et ces quelques phrases
"Il était une femme douce et bonne,
Qui était mon amie (lire ma mère)
Elle prenait soin de moi
Je la porte dans mon coeur aujourd'hui"
Les larmes se sont alors échappées de mes yeux sans retenue et c'était bien ainsi. À la fin de sa vie, ce fût à mon tour de prendre soin d'elle. Malgré l'énergie déployée et la fatigue qui m'habitait de plus en plus, je ne regrette rien. Ces moments privilégiés vécus avec elle sont un baume quand le chagrin et la nostalgie se font trop insistants.
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