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Critique de PhilippeCastellain


Une curieuse petite nouvelle d'Adalbert Stifter. Un jeune peintre contemple la nuit depuis sa chambrette sous les toits. Un chat de gouttière matois, son vieux compagnon d'insomnie, lui tient compagnie. Alors que le jour pointe, ce qu'il attendait apparait : un petit point qui, lentement, s'élève dans le ciel. Une montgolfière. C'est elle le ‘Condor'. Dans sa nacelle d'osier, elle transporte un fardeau précieux entre tous pour le peintre... Une jeune fille a voulu participer à l'ascension, pour prouver que les femmes pouvaient prendre leur part de la conquête des airs !

Découpée en quatre tableaux, ce court texte de 1840 offre un curieux mélange d'humour, d'enthousiasme juvénile et de romantisme. Il fut un grand succès, et valut à son auteur une célébrité immédiate… Ce qui peut nous laisser perplexe aujourd'hui. L'articulation entre la première moitié de l'histoire et la conclusion est étrange ; il m'a semblé qu'une clé de lecture essentielle m'échappait. L'auteur est également prodigue en fleurs rares et fauteuils cloutés anciens ; tout n'est que beauté et harmonie, même la moindre mansarde de peintre débutant.

Mais dans ces pages pointe aussi la formidable puissance de Stifter. Les changements de narrateurs qu'il emploie au fil du récit, très inhabituels à l'époque, cassent la linéarité. Les descriptions sont splendides. Et en une quarantaine de pages, il arrive à croiser les thèmes des aspirations féministes naissantes, de l'esprit trahi par la faiblesse de son corps, de l'art comme choix de vie omnipotent !

Une demi-heure de lecture pour nous faire découvrir un grand écrivain autrichien méconnu en France. C'est un marché honnête.
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