Adalbert Stifter - der Film
"Adalbert Stifter" ist ein Unterrichtsfilm im Auftrag des BildungsMedienZentrums (Bimez) des Landes OÖ für den Einsatz in österreichischen Pflichtschulen. Darsteller: Karl Glaser (Adalbert Stifter), Daniela Wagner (Journalistin), Matthias Märzendorfer (Adalbert mit zwölf) u.v.a.
Comenius Edu-Media-Preis 2005 der GPI (Gesellschaft für Pädagogik und Information e.V.)
"Adalbert Stifter - der Film" is an educational filmon behalf of the BildungsMedienZentrum of Upper Austria. Cast: Karl Glaser (Adalbert Stifter), Daniela Wagner (journalist), Matthias Märzendorfer (Adalbert at the age of 12).
L’air caressant vibrait autour de moi à l’infini, la steppe embaumait, et l’éclat de la solitude se glissait partout et par-dessus tout.
Comme les paroles que l’on dit en pensée à la personne aimée sont différentes de celles qu’on dit quand elle se présente devant nous, et que notre pauvre cœur stupide recule avec effroi, et sort une platitude
Si loin que le regard allât, il ne voyait rien que cette même couleur indistincte des forêts, couvrant collines et vallées, répandue sur les confins de l'horizon le plus perdu - cette ligne bleuissante et brillante, pareil aux nuages ses frères.
Voila comment vivaient ces deux bourgeons issus d'un même rameau, deux êtres que tout aurait dû rapprocher et unir et que tout éloignait : deux bourgeons du même rameau, mais si différents l'un de l'autre. Victor , lui, était l'aube éclatante et libre, avec son regard rayonnant de douceur, son ouverture au futur; l'autre était le déclin , au regard abattu ...
Toujours et toujours le soleil fera descendre sa lumière, toujours le ciel bleu sourira, de millénaire en millénaire, et la terre se revêtira de son ancienne verdure et les générations descendront leur longue chaine jusqu'au dernier enfant : lui seul est exclu de tout cela, parce que son existence n'a formé nulle image, parce que ses bourgeons ne lui permettent pas de descendre le fil du temps. Même si il a laissé après lui d'autres traces, celles-ci s'effaceront comme s'efface tout ce qui est terrestre, et quand enfin tout aura disparu dans l'océan des jours, les choses les plus grandes, les plus grandes allégresses, lui disparaitra d'abord parce que tout en lui sombre déjà tandis qu'il respire, tandis qu'en lui persiste la vie.
La vie est incommensurablement longue, aussi longtemps qu’on est jeune encore. On pense toujours en avoir beaucoup devant soi, et derrière n’avoir accompli qu’un petit bout de chemin. Pour cette raison, on diffère, on remet ceci ou cela à plus tard. Mais quand on veut le reprendre, il est trop tard et on s’aperçoit qu’on est devenu vieux. C’est pourquoi la vie est un champ infiniment grand quand on le regarde devant mais quand on se retourne à la fin pour le contempler, il a à peine deux empans. Et dans les champs mûrissent tant d’autres fruits que ceux que l’on a cru planter ! La vie est une chose chatoyante, si belle qu’on voudrait s’y plonger ; on croit qu’elle durera éternellement… mais la vieillesse, elle, est un papillon du soir qui fait un bruit bien inquiétant à nos oreilles.
[...] ignorant qu'elle avait elle-même une de ces âmes bonnes, simples et grandes qui sans y manquer font le bien comme l'eau descend des pentes ; sans doute supposait-elle que c'était là un bien commun qu'elle partageait avec tous les hommes.
[Adalbert STIFTER, "Der Hagestolz" / "L'homme sans postérité" ou "Le vieux garçon", 1844 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt, 1975, éditions Phébus (Paris), coll. "libretto", page 144]
Les tendres heures du premier sommeil s'écoulaient peu à peu. La nuit, toujours plus silencieuse, poursuivait sa course vers l'Ouest ; seul le murmure éternel des eaux vives qui s'écoulaient entre les roches troublait ce calme, mais leur clapotis monotone finissait par devenir un autre silence, et toute la simplicité et la splendeur de la nuit berçait avec majesté nos coeurs apaisés.
Là est la poésie du fatras, cette poésie mélancolique et douce, qui se grave seulement dans les vestiges du quotidien et de l'ordinaire - mais souvent de tels vestiges émeuvent notre cœur davantage que d'autres, car nous y voyons distinctement s'éloigner l'ombre des disparus, emportant dans son sillage notre propre ombre.
Prôner les choses évoque trop souvent l'indigence des expériences.