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Critique de Yaena


Yaena
04 février 2018
C'est le deuxième livre des éditions Bruno DOUCEY que je reçois grâce à la masse critique Babelio et je m'en réjouis. C'est une belle découverte pour moi qui suis néophyte en matière de poésie.
J'étais assez perplexe en abordant ce livre. J'ai beaucoup lu sur les camps de concentration mais principalement des documentaires ou des témoignages. Comment aborder ce thème via la poésie?
D'abord, j'ai découvert que l'auteur, complètement autodidacte, avait longtemps tue son vécu dans les camps. Après de longues années de silence témoigner s'est imposé à elle, c'était devenu indispensable pour continuer à vivre. Alors cette femme, complètement analphabète, décide de relever un défi incroyable: apprendre à lire et écrire pour pouvoir mettre son témoignage sur papier. Au diable la grammaire et la ponctuation, ce sera pour plus tard, elle a assez attendu. Elle écrit avec impatience, ce qui compte c'est de sortir enfin ce qui la prend aux tripes et qui la hante. Elle écrit un livre, des poèmes et son besoin de s'exprimer l'amène vers la peinture, toujours en autodidacte et toujours pour témoigner. Comme si tout ce qu'elle avait tue trop longtemps devait s'exprimer sans plus attendre.
Mais je m'éloigne du sujet là... donc revenons en au recueil de poèmes. Difficile, du moins en ce qui me concerne, d'en lire un trop grand nombre à la fois. Ces poèmes d'une apparente simplicité sont lourds de sens, dense et ne se laissent pas apprivoiser facilement. Il faut les lire, les relire, les laisser décanter, les oublier, y revenir pour appréhender, dans son ensemble, le message qu'ils contiennent. Certains sont plus accessibles et j'avoue ne pas les avoir tous appréciés.
En savoir un peu plus sur l'auteur, notamment grâce à la préface du livre et à la note de l'éditeur, a son importance car le manque de ponctuation est surprenant. le parti pris de l'éditeur a été de laisser les textes tels qu'ils ont été écrits. D'ailleurs les pages de gauche reprennent les poèmes dans leur langue d'origine, les germanophones peuvent donc en profiter.
Sur le fond ces poèmes sont forts et sans filtre. Pas de descriptions insoutenables, loin de là, mais les mots bousculent, interpellent.
Je m'attendais à une lecture sur le seul thème des camps, ce ne fut pas le cas. On y parle des Roms, des communistes, des différences, de la société, de patriotisme, de guerre, des camps, de la vieillesse, de l'enfance, de la mort, bref une large palette.

J'ai été touchée par l'histoire de Ceija STOJKA et par sa plume, même si ma lecture fut parfois difficile car je suis pas rodée à la lecture de la poésie.

Merci à Babelio et aux éditions Bruno DOUCEY pour cette belle découverte.

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