Citations sur Un cerveau nommé désir (26)
Il faut cependant bien souligner que l’idée de réductionnisme est insolite quand on parle du cerveau : le cerveau humain est l’un des objets les plus complexes de l’Univers, par le nombre de ses neurones et surtout le nombre des connexions entre les neurones. Aussi, même si nous étions amenés à conclure que le désir sexuel est expliqué par le fonctionnement du cerveau, pour qui connaît, même un peu, le cerveau, s’agirait-il plus d’une complexification que d’une simplification.
Ces fantasmes sont intimement associés à l’envie d’agir, de sorte que l’activité fantasmatique est à la croisée de la composante cognitive et de la composante motivationnelle.
Point très important, les fantasmes sexuels impliquent l’imagination d’actes, d’actions ; ce sont des scénarios plus ou moins élaborés, remplis de mouvements et de gestes à caractère sexuel, où la personne qui fantasme apparaît soit en position active, soit en position passive, soit même les deux tour à tour. Tandis que Marc est plongé dans une rêverie à propos de Jeanne, et qu’il s’imagine la caresser, l’embrasser, la serrer dans ses bras, que se produit-il dans son cerveau ? Existe-t-il des régions qui soutiennent cette activité fantasmatique ?
Pourquoi le fait de regarder une vidéo où apparaissent deux personnes qui font l’amour induit-il une excitation sexuelle chez le spectateur ? Cette question peut sembler saugrenue et la réponse paraître évidente à celles et ceux qui apprécient les vidéos érotiques, mais elle semblera un peu moins évidente à qui n’en est pas fan… mais qui, pourtant, aura aussi peut-être une réaction d’excitation sexuelle. La réponse est-elle si évidente ? Ça m’excite parce que… parce que quoi, finalement ? Peut-être que je m’identifie à l’acteur ou à l’actrice ?
C’est cette impulsion pressante poussant à agir, à faire quelque chose, à se rapprocher de l’autre, et à le (la) toucher, le (la) caresser, l’embrasser, etc. Si cette motivation sexuelle n’existait pas, il n’y aurait pas non plus de rêverie. Les femmes ou les hommes nous apparaîtraient peut-être beaux ou laids, mais sans que ces attributs aient le moindre rapport avec leur attractivité sexuelle. Ainsi, ce jugement serait purement esthétique.
Certaines personnes vont être perçues comme très attirantes au premier coup d’œil, d’autres moins, d’autres encore pas du tout. Une telle appréciation dépend de nombreux facteurs, y compris du sexe, de l’âge, des caractéristiques physiques de la personne observée, de facteurs culturels tels que la mode, et des goûts personnels de l’observateur.
Les femmes se disent particulièrement attirées par le regard des hommes, leur sourire, leurs mains, leur allure et leur attitude générale. Les hommes sont sensibles, chez les femmes, non pas seulement à leurs seins et leurs fesses, mais aussi à leur allure générale, leurs cheveux, leur silhouette, leur démarche, leur sourire et leur rire, leur regard.
Lors d’une rencontre avec une partenaire sexuelle, le dispositif semble ainsi fait qu’il concourt à pousser l’homme vers toujours plus de recherche de plaisir sexuel, et seuls l’éjaculation et l’orgasme peuvent mettre rapidement fin à cette montée de l’excitation.
Chez l’homme, nous avons voulu savoir si l’excitation sexuelle déclenchée par un film érotique avait un effet sur la testostérone sanguine. Cette idée m’est venue d’une manière assez curieuse.
La testostérone est nécessaire, chez la grande majorité des hommes adultes, au maintien du désir sexuel et de la puissance sexuelle. « Puissance sexuelle » veut dire ici la capacité d’avoir une érection et de la maintenir ainsi que celle d’avoir des éjaculations. Depuis des siècles, on castre les chats ou les chevaux pour supprimer leur comportement sexuel.