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Citations sur Le chêne de Lola (3)

Je me sentais accueillie par la végétation.
Mes pas me guidèrent vers une clairière, au centre de laquelle trônait un majestueux chêne séculaire. Il étalait généreusement ses branches, propageant une ombre fraîche et apaisante. Instinctivement, je me couchai à son pied, dans l'herbe clairsemée.
Une sensation de calme et de sérénité pénétra en moi. Mon pouls et ma respiration avaient trouvé un rythme paisible et harmonieux.
Allongée, les bras en croix, je regardais les feuilles et les branches jouer avec la lumière du soleil. La terre chaude dans mon dos apaisait mes muscles, je les sentais se détendre un à un.
Pour la première fois, je prenais conscience de chaque partie de mon corps, comme si la terre m'aidait à les découvrir, à les apprivoiser.
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Un jour, en montant vers la clairière, je m’arrêtai un instant pour apprécier le paysage.
À mes pieds se déployait la vallée du Jabron avec ses cultures et ses villages, en face de moi se dressait la montagne de Lure, grande et majestueuse.
Mais ce jour-là elle était sombre, coiffée de lourds nuages noirs.
Il faisait très chaud et gravir cette route m’avait laissée trempée de sueur. J’hésitai un moment voyant cet orage se préparer.
Fallait-il redescendre vers la maison qui était déjà loin, ou allais-je poursuivre mon chemin et m’abriter dans une des ruines du hameau d’Aubard ?
Je décidai de poursuivre. Mais quelques instants plus tard la pluie tombait déjà à grosses gouttes lourdes et chaudes.
Mon premier réflexe fut de courir pour trouver refuge plus haut, mais les ruines étaient encore loin, je fus vite essoufflée et trempée. Je m’abritai un instant sous un petit chêne qui ne pouvait que ralentir cette pluie battante.
J’avais couru très vite, j’avais du mal à reprendre mon souffle, la pluie ruisselait sur mon visage. Que faire ? Je me sentais comme prise au piège, le tonnerre grondait, le vent se levait.

Puis, peu à peu ma respiration s’apaisa, ainsi que mon angoisse.
Pourquoi courir ?
J’étais trempée jusqu’aux os, la pluie était chaude, elle perdait déjà de sa violence.
J’enlevai mon tee-shirt qui collait à ma peau, le coinçai dans ma ceinture et repris mon chemin sous l’averse. L’eau coulait sur ma peau, c’était très excitant
« On ne peut pas rêver douche plus agréable ! », me dis-je.
En repensant à ma panique face à l’orage, je me mis à rire. Mes cheveux dégoulinaient, je buvais l’eau de pluie qui rentrait dans ma bouche. J’enlevai mes chaussures et sautai dans les flaques
— Tant pis pour maman ! criai-je soudain et me voilà repartie à rire.
Je ris tellement que j’eus l’impression de provoquer un rayon de soleil, puis une éclaircie.
La pluie cessa, j’arrivai à la clairière. J’étalai mes vêtements sur les buissons et laissai le soleil se charger du séchage...
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De retour chez moi, je n'attendis pas cette fois d'être en plein repas pour parler, j'attaquai dès le seuil de la porte franchi.
— Maman, Mademoiselle Istori m'a dit que papa était mort.
La phrase tomba comme un oiseau tué en plein vol.
Elle atterrit lourdement à nos pieds, nous surprenant toutes les deux.
Puis tout alla très vite !
Ma mère se réfugia dans sa colère, une colère démentielle.
— Mon Dieu mais ma pauvre fille, t'as pas honte de dire une chose pareille devant ton père ? T'es qu'une méchante fille ! Je l'ai toujours su. Maintenant du vas t'excuser devant ton père !
Elle pointa l'urne d'un doigt menaçant en me tirant par l'épaule. Je ne l'avais encore jamais vue ainsi, écumante de rage, les mots sortaient de sa bouche à une vitesse folle.
J'étais pétrifiée.
Soudain, sa main se leva et s'abattit sur ma joue avec violence.
Le choc me projeta à terre !
(...)
Je décidai d'aller à la clairière.
Il me fallut près d'une heure de marche pour y arriver. Je marchais d'abord très vite puis, peu à peu, mes pas ralentirent, je trouvais mon rythme.
Je m'assis au pied du chêne, le menton dans les genoux et laissait enfin mes larmes couler
(...)
Cette femme me raconta que le chêne allait puiser sa force tout au fond de la terre, qu'il était là depuis plus de quatre cents ans, mais sa vie touchait à sa fin. Elle dit percevoir en moi une grande force, c'était cette force qui m'avait guidée vers l'arbre. Pour le vieux chêne, c'était agréable de trouver au crépuscule de sa vie une enfant comme moi, ouverte à la nature. J'avais le pouvoir de tirer tout comme lui la force de la terre. Elle me dit aussi qu'il me fallait apprendre à me connaître et à me sentir livre. Elle était là pour guider mes premiers pas.
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