Le livre de la mer

Ne nous laissons pas abuser par le titre "L'art de pêcher un requin géant à bord d'un canot pneumatique" mis en avant dans l'édition Folio. Même si c'est ce qui constitue le fil rouge de l'ouvrage, ce n'est en réalité qu'un prétexte de l'auteur pour proposer ses réflexions et ses éclairages sur ce qui touche à la mer de manière générale. Et plus précisément, il décrit la Norvège ses paysages, ses légendes, ses croyances et en particulier les îles Lofoten à travers, la littérature, la peinture et la poésie. Il transmet sa passion de ce qui vit sous l'eau. le livre foisonne de détails sur les poissons, baleines, cachalots et de références à la littérature ou à la science.

Le livre retrace l'histoire de l'exploration des fonds marins, il y décrit la faune des abysses, l'histoire de la relation de l'homme à la mer à travers les ages, le fantasme de l'inconnu, les légendes qui en découlent. On y apprend par exemple qu'il y a eu plus d'hommes à ce jour qui ont exploré la lune que les fonds marins. C'est sur notre planète un univers encore à découvrir.

C'est pendant ses sorties en mer qu'il nous explique sa passion par un récit frais et vivifiant. Mais il y a aussi les angoisses face à cet élément indompté et indomptable, le coeur serré lorsque la mer est changeante, mouvante et qu'il sait qu'elle se soucie bien peu des hommes qui auront beau la traverser et tenter de percer ses mystères mais qui jamais ne lui survivront.

De quelle couleur est la mer et pourquoi? Quel est le bruit de la mer? Au milieu des références qui nous ouvrent à son univers passionnant, des réponses sont aussi apportées.

Le discours est écologique, il y défend la préservation de l'environnement, y dénonce la surpêche, la pollution...
Au final, L'auteur nous rappelle à nos origines, à notre milieu premier; l'homme contient en lui tout ce qui le rattache à la mer dès son développement embryonnaire. Il doit conserver ce lien sacré pour assurer sa survie et celles des autres espèces.

Autre livre écrit par un pêcheur. Enfin je veux parler d'un homme qui pratique la pêche bien entendu. Et tout autre ressenti, après la déception du «traité du zen et de l'art de la pêche à la mouche ».

L'auteur partage avec son ami le rêve un peu fou d'attraper un requin du Groenland, l'un des plus gros poissons du monde, au large des iles Lofoten, à bord d'un bateau pneumatique, avec des moyens assez rudimentaires. Les motivations de cette quête d'un monstre des profondeurs, sans raison apparente, sans utilité, interpellent le lecteur par son côté inconscient, obscur, mystique peut-être même …

Mais ce rêve est surtout l'occasion pour l'auteur d'écrire un livre passionnant sur l'eau, sur la mer et son piteux état actuel, sur les profondeurs abyssales et leurs étonnants habitants, sur les légendes des monstres marins, sur les explorateurs des siècles précédents, sur les phares, sur la réalité économique des petites exploitations de pêche de la Norvège du Nord, sur la destruction de ce berceau de la vie sur Terre …

C'est intéressant et passionnant à lire. Les paysages décrits des iles Lofoten font véritablement rêver. Et certains constats sont assez glaçants.

C'est étrange que ma pioche « innocente » ait puisé deux livres sur la pêche successivement … Il me reste maintenant à attaquer les deux monstres que sont « le vieil homme et la mer » et bien sûr « Moby Dick »

C'est bien connu, rien de tel qu'une mystérieuse créature marine pour motiver une quête obstinée. Les vastes étendues bleuâtres et les embruns virulents ont toujours semé un peu d'Achab en chacun de nous.

Deux amis s'ancrent dans le crâne l'idée folle de pêcher un requin du Groenland, animal relativement méconnu, même aujourd'hui, pouvant atteindre des dimensions normalement aptes à décourager les pêcheurs les plus courageux. Mais le duo qu'on suit ici est loin de se soucier d'un tel détail, et c'est avec un canot tout sauf digne de confiance qu'ils partent à la chasse au poisson géant et très pourvu en dents. Cette improbable escapade au fil des saisons, par tous les temps, de la mer agitée aux ruines désertées, accompagnée de vents tourmentés et d'une sournoise humidité sera pour l'auteur l'occasion d'explorer la Norvège, ses paysages, son histoire, ses mythes, de parcourir sa faune, de dresser quelques tableaux mouvementés et de poser quelques problématiques économiques, écologiques et humaines. Une forme de déclaration d'amour pour une terre de légendes parsemée de trésors et de blessures que ces deux types à l'affût sur leur coque de noix ne vont cesser d'embrasser avec les yeux de ceux qui ont cette fascination craintive mais terriblement attirante pour les plaines d'inconnu liquide qui les encerclent.

C'est un bouquin qui mérite d'être lu, proposant une belle plongée dans une mer tout ce qu'il y a de plus mer : aussi sublime que mortellement dangereuse. le style de Morten A. Strøksnes, sans fioritures, se révèle tout à fait efficace et tient parfaitement au corps tout au long de cette exploration tant territoriale qu'humaine.

Comme j'ai aimé ce livre !
Sous prétexte de pêcher un requin du Groenland, à l'ancienne, deux amis prennent la mer sur un petit bateau sur plusieurs saisons, attendant patiemment de parvenir à leur fin.
Cela amène pas mal de réflexion sur le monde marin et ses mystères, sur les monstres inconnus qu'il cache, sur les découvertes qui en sont faites au fil des siècles.
Morten A. Stroksnes laisse libre cours à sa rêverie et à sa curiosité. Il partage son savoir avec une plume magnifique, nous tenant en haleine sur des sujets scientifiques qui relèvent du détail infime et on le suit...
Il parle de l'humain aussi, du quotidien, de l'amitié et ... du fameux requin du Groenland qui peut atteindre jusque 400 ans !
J'ai adoré, adoré, adoré.

Morten Andreas Strøksnes nous entraîne dans une belle partie de pêche sur une petite, toute petite embarcation, pour prendre un grand, très grand requin...Mais rassurez-vous, si le bateau n'est pas grand, le lecteur y trouve toute sa place. Cette pêche au requin du Groenland s'avère être plus qu'une simple histoire d'hameçons de 20 cm et d'appâts malodorants, non, l'auteur nous entraîne plus loin, vers une forme de quête, dans dee réflexions profondes, appuyées par les connaissances livresques de l'auteur, familier et inconditionnel du Vestfjord et de l'Atlantique Nord. Certes, le lecteur s'attend à voir la ligne frémir et le squale émerger des abysses où il règne, mais au fil des pages, il est également happé par les interrogations de M.A. Strøksnes sur le devenir de cet océan que nous prenons tant de soin à détruire. On s'aperçoit que l'homme ignore beaucoup de ce fabuleux monde sous-marin, celui des grandes profondeurs où le requin du Groenland suit sa route, lentement et surement, happant au passage ce que la mer lui présente. Ce squale a une bien étrange physionomie, certes ce n'est pas le plus enchanteur des requins, avec ses yeux verdâtres d'où sortent des parasites, mais son aspect archaïque justement nous renvoie à notre propre longévité, courte, et à notre action de prédateur, immense.

Un livre qui m'a plu et que j'ai lu avec plaisir. La chasse au requin du Groenland comme rêve de jeunesse de deux adultes quinquagénaires (dans leur crise de la cinquantaine?) est le prétexte pour décrire la vie maritime aux îles Lofoten d'un angle biologique (la variété en créatures vivant au fin fond de l'Océan arctique est quasiment inépuisable), historique, climatologique et ethnologique.

Usine Aasjord, localité de Skrova dans le Vestfjord.
Deux hommes, un défi, au gré des aléas météorologiques, et des techniques de pêche.
Divagations autour de leurs tentatives de pêche au requin géant du Groenland qui reste un prétexte pour parler de la mer, ses légendes, la pêche, de bateaux, de son industrie maritime. On y apprend que la vulnérabilité du phoque est son besoin de dormir au fond de la mer, et plein d'autres choses.