Citations sur Un anno di scuola (10)
L'amour ne devait pas être, pour elle, une servitude ; elle n'aspirait pas non plus à être la conquérante, la femme fatale, qui est tout aussi faible et servile, et n'est qu'une mascarade de force et de domination. ; il lui suffisait de ne jamais perdre la maîtrise d'elle-même et de pouvoir, quand elle le voulait, se dépêtrer des filets de l'amour.
"Venez, venez voir, cria-t-il, quel immense nuage rouge s'avance dans le ciel!"
En un moment, l'air devint livide; les premières grosses gouttes tombèrent et s'imprimèrent en larges flaques sur le pavé. Puis tout à coup, le haut du ciel se fendit et, au milieu des éclairs et du fracas, faisant trembler la maison et tinter les vitres, s'abattit une tempête comme on n'en avait jamais vue de grelons gros comme des noix. Un beau tapis blanc et crissant s'étendit bientôt sur les rues, les toits et les corniches des maisons étincelaient, comme vitrifiés.
Quand elle rencontrait un garçon de son âge, elle l'enviait, se sentait prise d'une envie folle de porter elle aussi des pantalons et de se couper les cheveux.
L'école finie, il ne rentra pas tout de suite chez lui, mais, avec ses livres sous le bras, il s'achemina vers les môles. Dans le soleil déjà brillant de mai et dans la réverbération intense de la mer, après cette nuit sans sommeil, il avançait, fatigué, son sang était lourd et son cerveau comme assommé. Des idées confuses lui passaient par la tête.
Mais elle n'avait rien de commun avec ces personnages, ils l'épouvantaient même un peu , si bien qu'il lui venait le désir de leur dire:" Mais arrêtez-vous, pourquoi vous attroupez-vous autour de moi? Qu'est ce que je vous ai fait, qu'est ce que vous voulez?"
En réalité la Marty était pessimiste, comme toutes les intelligences téméraires. Dans la vie elle faisait la même chose : elle s'affrontait audacieusement aux difficultés, mais n'était jamais sûre de pouvoir en sortir.
Ils allaient bien ensemble : la réserve aristocratique d'Antero se fondait à la rude et plébéienne franchise de Mutis et à la générosité loquace de Pasini. (...) Ils s'étaient partagé les poètes de l'époque : Mitis était un carduccien enflammé, Antero se passionnait pour Leopardi et Pasini mettait d'Annunzio au-dessus des deux autres.
Dans l'air se fit entendre une note dense, qui , en s'épanouissant, le remplit tout entier de frémissements sonores : par ondes, lentement, depuis les plus lointaines églises montait le carillon du soir et, comme une voûte de ciel doré sur une triste brume, il dominait de sa magnificence le murmure cancanier de la ville.
Ses pupilles étaient d'une luminosité solaire, et sur sa bouche les sentiments se succédaient comme des ombres douces sur un pré. Antero sombra dans toute cette lumière et pendant un moment il eut la sensation qu'il aurait mieux valu ne pas exister, parce qu'il souffrait trop.
Aucun n'arrivait vraiment à s'expliquer ce qu'il avait vu: deux grands yeux qui riaient et saluaient et qui leur avaient tous un peu enflammé le sang.