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Critique de ghislainemota


Rien ne me console mieux que le goût du sucré pour les petits soucis.
Et les dorayakis de Sentarô ont sûrement ce coté magique qui plait au palais.
J'ai entrepris la lecture de ce roman après avoir vu l'adaptation réussie au cinéma. La douceur et la poésie qui s'en dégageaient reflète le récit de Durian Sukegawa.
Loin d'imaginer l'auteur artiste clown, Sukegawa est diplômé de l'Ecole de pâtisserie du Japon. Et ce ne sont pas ses seules compétences puisque la poésie et la musique punk sont aussi dans ses cordes.
Ce roman gourmand nous présente un japonais confectionnant des dorayakis que des lycéennes viennent déguster dans son échoppe.
La venue de Tokue, une vieille dame de 70 ans va chambouler le parcours de Sentarô désemparé par des années de prison. Grâce au savoir-faire de Tokue, la pâte de haricots Azuki va se bonifier et le commerce prospérer.
50 ans de pâtisserie donne des aptitudes indéniables: Tokue est restée enfermée depuis l'âge de 14 ans à cause d'une maladie contagieuse.
La société d'après la guerre mettait à l'écart les malades de Hansen et la communauté exclue du monde devait vivre souffrances physiques et morales.
Ce roman émouvant et délicat rassemble deux êtres solitaires dont les bleus à l'âme sont indéfectibles.
La liberté enchaînée de Tokue lui a permis de dévoiler des talents de pâtissière qu'elle désire transmettre à Sentarô.
Mais plus encore elle demande "d'être à l'écoute" des autres et de soi pour transformer une vie difficile et invisible.
Ponctué de philosophie "les délices de Tokyo" nous apprend qu'il suffit d'une rencontre pour qu'une nouvelle voie s'ouvre à nous.

Je suis ressortie de cette lecture l'esprit apaisé par les mots bienveillants de la vieille dame: bienveillance soulignée
par des dialogues courts et suggestifs qui suspendent le temps.
Pour nous baigner dans un Japon poétique l'auteur a pris pour fil rouge la métamorphose des cerisiers durant les diverses saisons. Et en sortant de cette douce torpeur, j'ai fermé le livre avec une envie irrésistible de déguster des dorayakis.
Sans plus attendre j' irai demain dans une boutique asiatique pour acheter ces fameux haricots Azuki.

Pour conclure ma critique, je recommande de lire "Les délices de Tokyo" et d'écouter Tokue surtout si votre vie professionnelle ne vous satisfait pas.
Peut-être vous trouverez des pouvoirs en vous pour rebondir après cette lecture inoubliable.



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