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sur 2834 notes
Après l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, je rencontre la vieille qui murmurait à l'oreille des haricots azukis. Une petite vieille, toute fripée, toute timide, qui semble si bien s'entendre avec ses haricots que sa pâte respire mille senteurs, dont l'amour, la compassion, le désir et la vie. Tu as senti cette douce odeur sucrée venir chatouiller tes narines à chaque page tournée ? Un pur délice, un petit bijou. Une histoire simple, d'âme et de cuisine. La cuisine a une âme et ses saveurs sont l'amour et la (com)passion. Les bons ingrédients aussi. Un pur bonheur.

Cette histoire de cuisine s'agrémente donc d'une histoire d'âme, et d'une histoire de relation générationnelle. Quel enchantement de voir cette vieille apprendre le métier à son jeune patron. Elle est si belle, cette vieille devant ses fourneaux. Elle a tant à dire et à donner. Magnifiquement humaine, la plume de Durian Sukegawa se fait poignante et poétique. le roman se déguste comme ces fameux dorayaki, petites pâtisseries japonaises à la pâte d'azukis, que la vieille prépare depuis plus de cinquante ans, sous le clair de lune, la tête sur ton épaule.

« Ce jour-là, nous avons regardé la lune ensemble. La pleine lune était visible au-dessus du cerisier devant la boutique. Mme Yoshii m'a dit, elle est belle, admirons-la ensemble... et elle m'a proposé ça, en contemplant la lune. Pour elle c'était une promesse à trois, entre la lune, elle et moi. »

Le film de Naomi Kawase me tentait bien, mais l'occasion a manqué. Lorsque je reçu ce roman, je n'ai donc pas hésité à savourer chacune de ses préparations culinaires et à les vivre comme un cérémonial. La prière, le respect, la caresse de chaque ingrédient, ne pas oublier de parler à ses haricots, de leur susurrer des mots d'amour, car la cuisine est avant tout amour. Pas besoin d'aller au temple, il suffit de joindre les mains devant la marmite bouillonnante et fredonnante d'histoires.
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Voici sans conteste une lecture dépaysante à bien des niveaux, pour commencer il y a cette immersion dans une culture qui ne cesse de me fasciner, une sensibilité différente, il y a aussi, et c'est plutôt original, une incursion dans l'art culinaire japonais.
La cuisine : comme partout dans le monde il y a ceux qui privilégient la rentabilité en vendant des produits industriels, et ceux qui sont dépositaires d'un savoir faire qui se perd, ceux qui ne veulent se donner qu'un minimum de contraintes, et ceux qui estiment que la satisfaction et le plaisir du client valent la peine de se donner du mal, je pense que le sujet est universel, même dans ce Japon dont l'idée que l'on se fait des traditions est légendaire.
Pour parler de ce roman, je dirais que, mis bout à bout, tous les ingrédients de cette histoire ne sont pas très originaux, et pourtant l'auteur va nous offrir une histoire digne d'un conte en faisant preuve d'une vraie sensibilité, je mets l'accent sur ce terme car je fais la distinction avec la sensiblerie voire la mièvrerie.
A l'instar de la préparation du an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki et qui demande un dosage subtil, Durian Sukegawa va nous parler de culture et de préjugés, d'injustice et de discrimination, de mal être et de désespoir. le fait est que la société japonaise qu'il nous donne à découvrir n'est pas si idyllique que cela, d'un autre côté, l'être humain ne peut vivre sans rêves et sans espoir, et sans sombrer dans le "pathos", l'auteur va nous faire voyager, y compris dans le temps, en nous instruisant d'un pan de l'histoire du Japon.
J'ai aimé la galerie de personnages de ce roman, ils ne sont pas nombreux mais ils sont tous authentiques et actuels à leur façon, car si la culture asiatique a sa spécificité, les émotions sont quant à elles universelles.
Voilà, il m'arrive de sortir de mes habitudes de lecture, et pour le coup je m'en félicite, j'ai lu ou plutôt dévoré ce livre en moins de deux jours.
Je vous laisse découvrir le résumé d'introduction qui en dit juste ce qu'il faut, et vous invite à venir déguster un dorayaki (pâtisserie japonaise) dans l'échoppe "Doraharu" tenue par Sentarô, peut-être pourrez vous y "écouter la voix des haricots".
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Sentarô ,gère une pâtisserie à Tokyo pour rembourser "une dette".
Seul dans sa petite échoppe, en face d'un cerisier, symbole du passage des saisons, il vend des dorayaki et s'ennuie. Il aimerait embaucher quelqu'un avec qui discuter et qui pourrait lui donner un coup de main.Une vieille femme aux doigts déformés s'y présente, après hésitation,il l'engage .....se demandant quand même en quoi elle pourrait bien lui venir en aide..... surprise ! Tokue,la grand-mère se révèle exceptionnelle et l'initie à l'art délicat de confectionner le an, cette pâte de haricots rouges avec laquelle les dorayaki sont fourrés....Sentarô qui les fourrait jusque là avec de la pâte industrielle, est aux nues....la clientèle afflue....mais le rêve va tourner court. Tokue porte un lourd secret qui va vite être deviné......par l'entourage....
Dans la première partie du roman, l'écrivain, un homme aux multiples talents, ayant aussi suivi les cours d'une école de pâtisserie, ,nous envoûte avec la fabrication des dorayaki ; la seconde partie , beaucoup moins sucrée, dévoile le secret de Tokue. Avec sa sensibilité à fleur de peau, « à l'écoute » du bruissement des arbres, des insectes , des oiseaux....et des fameux haricots azuki, Tokue nous livre une simple et trés belle leçon sur sa conception du sens de la Vie, même dans la plus grande des détresses.
Magnifique roman écrit avec beaucoup de délicatesse et d'émotion sur un sujet peu commun, qui fait partie aussi d'un pan insoupçonné de l'histoire du Japon.
Je suis une adepte de la littérature et de la pâtisserie japonaises, ce livre ne pouvait que me plaire, avec sa sensibilité,sa poésie, la pudeur de ses personnages, ses cerisiers en fleurs ....et ses doriyaki. J'ai adoré !
p.s.Naomi Kawase, une cinéaste japonaise que j'admire beaucoup en a tiré un film,que malheureusement je n'ai pas encore visionné.
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Ce roman est une vraie sucrerie.... Ne connaissant pas les pâtisseries japonaises, je le rapprocherais de la tarte au citron. Il est à la fois d'une douceur incroyable, avec un petit goût amer par moment.

J'ai adoré. Il se lit tout seul. Il nous met l'eau à la bouche par la description des pâtisseries japonaises. Mais c'est surtout une belle et grande leçon de vie. Avec aussi une très belle leçon d'amitié entre un homme et une vieille femme.

Ce roman est "étrange" parce que l'on peut anticiper sans problème ce qu'il va se passer et pourtant on est quand même frappé par les évènements. On les prévoit et malgré tout ils nous prennent aux tripes.
J'ai adoré la façon dont était brossé les personnages.

En fait ce roman est d'une simplicité extrême au premier abord, mais il est surtout d'une efficacité incroyable.

Je recommande vivement
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Si je ne devais utiliser qu'un mot pour définir la plume de Durian Sukegawa, ce serait "délicatesse".
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Fermez les yeux, une légère brise vous caresse le visage, et quelques pétales de fleurs de cerisier vous effleurent la peau.
Quelques heures m'ont suffi pour lire ce roman empreint d'une infinie sensibilité. Rien de mièvre, rien de gnangnan, rassurez-vous, mais que d'émotions.
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Sentarô, gérant du Doraharu où sont confectionnés et vendus des dorayaki, gâteaux japonais très populaires, composés de deux pancakes épais et moelleux, garnis d'une pâte de haricots azuki confits, fait la connaissance d'une vieille dame, Tokue Yoshii, qui déplore la piètre qualité de la pâte de haricots industrielle qu'il utilise et se propose d'occuper le poste vacant en la façonnant elle-même.
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Il n'est pas précisé d'âge sur la petite annonce, donc avoir soixante-seize ans bien sonnés ne lui semble pas incongru. (à suivre...)
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Comme dit plus haut, je me suis délectée de ce roman tout en délicatesse et sensibilité.
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Les personnages, parfaitement croqués, sont très attachants.
Les moments gais comme les tristes, les bonheurs et malheurs sont abordés avec pudeur, sans mélo, sans pathos.
Mon coeur s'est serré quelques fois, mais un brin de soleil ou un rayon de lune n'était jamais très loin.
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Je remercie mille fois mon ami Éric (CasusBelli) de m'avoir fortement incitée à lire Les Délices de Tokyo, roman vers lequel je ne serais pas venue de moi-même, à mon avis.
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Je ne peux que vous encourager à le lire à votre tour.
Ce roman peut séduire chaque lecteur, quel que soit son genre de prédilection.
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Un soupçon de délicatesse, une touche de poésie, un brin de gourmandise et une bonne dose d'émotions … voici une lecture qui est arrivée à point nommé pour accompagner  cette fin d'année. 

***

Au coeur de Tokyo, dans une boutique située rue des Cerisiers, Sentaro Tsujii confectionne et vend des pâtisseries japonaises traditionnelles appelées dorayaki.

Le petit commerce qu'il tient en gérance depuis quatre ans maintenant vivote et attire essentiellement une clientèle estudiantine. 

Loin du rêve poursuivi jadis, le jeune homme travaille sans réel entrain ni conviction. Il espère quitter les plaques chauffantes de chez Doraharu, une fois ses dettes remboursées. 

Un jour se présente à lui, une vieille dame aux doigts déformés désireuse de le seconder en cuisine en contrepartie d'un salaire des plus modestes. 

Au vu de son âge avancé, Sentaro refuse.Tokue Yoshii insiste et l'invite à découvrir la pâte de haricots rouges confits qu'elle prépare artisanalement. 

La dégustation s'avère être une véritable explosion de saveurs et d'arômes en bouche, en rien comparable avec l'insipide garniture d'origine industrielle qu'il utilise. 

Devant un tel savoir-faire, le gérant revient sur sa décision. Cette femme mystérieuse au regard pénétrant pourrait bien représenter une aide précieuse et un atout considérable pour son entreprise.

Pas à pas, Tokue l'initie aux secrets de fabrication de l'anko, depuis le choix des ingrédients de base jusqu'à l'obtention d'une pâte savoureuse à la texture harmonieuse.

Bientôt, les clients affluent, l'échoppe prospère et des liens se tissent jusqu'au jour où…

*

Ode à la pâtisserie japonaise et aux rencontres inattendues, Les délices de Tokyo réveille les papilles gustatives et réchauffe les coeurs. 

La plume douce et enveloppante de Durian Sukegawa croise les destins d'êtres éprouvés par la vie. Au contact des uns et des autres, chacun dépoussière ses rêves, panse des blessures anciennes et regoûte au bonheur. 

L'auteur nous souffle les ingrédients de l'épanouissement et de la réalisation de soi : l'ouverture, la découverte, le contact humain, l'écoute, le partage mais aussi la confiance, la persévérance ou encore la générosité.

Il nous plonge au coeur des traditions nippones et explore un pan de l'Histoire du pays. En filigrane, le récit met en valeur la transmission intergénérationnelle, le respect des anciens et interroge subtilement le regard que nous portons sur l'autre. 

Au rythme des saisons qui s'égrènent, nous assistons à la métamorphose des cerisiers, symbole de renouveau ainsi qu'à celle des personnages. 

Il est touchant de les voir s'apprivoiser, se rapprocher, s'apporter mutuellement et évoluer page après page, en faisant fi de leurs différences, peurs et préjugés. 

Les confidences mêlant pudeur et sobriété permettent d'aborder des thèmes multiples tels que la vieillesse, la maladie, la solitude,  l'exclusion, le rejet ainsi que la reconstruction de soi.

*

J'ai été particulièrement sensible à la beauté, la sagesse, la force tranquille qui transparaissent derrière les mots, sans oublier les messages délivrés.

En refermant ce livre, comme une envie de ralentir le rythme, s'arrêter,  respirer, regarder autour de soi, se connecter au moment présent, savourer, s'ouvrir à l'imprévu, à l'autre, au monde et s'enivrer des bonheurs simples.

Une mignardise douce-amère à déguster sans modération. 

*** 

"Un regard et tout change. Un regard et rien n'est plus pareil… Une rencontre. Des atomes qui s'accrochent et laissent des traces indélébiles." (Angélique Barberat

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Depuis que j'ai refermé ce livre, ce matin, je ne mange plus de la même façon.
Je savoure, je regarde les aliments dans les yeux (hum), je les écoute…
Me prenez-vous pour une folle ? J'espère que non ! Sinon, lisez « Les Délices de Tokyo », et vous me comprendrez !

C'est un vrai régal, ce roman, vu que Sentarô est le gérant d'une échoppe de pan cakes fourrés d'une pâte de haricots confits. Régal, oui, car la recette est bien détaillée, surtout depuis que Sentarô accueille – bien malgré lui au départ – une vieille dame qui lui enseigne tous les secrets de cette pâtisserie réputée. Tokue, c'est son nom, réinvente le « dorayaki » pour en faire un délice de Tokyo. Tout va bien, alors ?
Non, car Tokue a tu un terrible secret, que Sentarô va découvrir, bouleversé, accompagné d'une jeune collégienne.

Ce roman japonais, même s'il n'est pas aussi épuré que ceux que j'aime particulièrement, reflète une ambiance pleine de douceur(s), très sucrée-salée au rythme des saisons parfumées par les cerisiers.
Il suggère une réponse aux aléas de la vie : « être à l'écoute du monde ».
Cela fait un peu « feel-good », et en général je n'aime pas trop qu'on me donne des leçons de bien vivre ou que sais-je, mais ici, ce message passe très facilement, avec une bouchée de dorayaki, bien sûr.
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Dans sa petite boutique, rue des Cerisiers, Sentarô passait ses journées derrière une plaque chauffante en train de confectionner des dorayaki. Un jour, il remarqua une vieille dame toute ridée qui, presque immobile, l'observait. S'approchant, c'est alors qu'elle tendit un doigt tout tordu vers l'affichette collée à la vitrine proposant un emploi. Trop vieille aux yeux de Sentarô, il repoussait son offre. Mais Tokue Yoshii insista encore et encore. Malgré ses doigts tordus, Sentarô finit par céder, séduit par le maigre salaire réclamé mais surtout par sa pâte de haricots rouges qu'elle lui fit goûter. Une pâte qui n'avait rien à voir avec celle qu'il confectionnait. Certain d'accroître son chiffre d'affaires grâce à cette aide précieuse, Sentarô pourra ainsi augmenter son remboursement mensuel...

Les délices de Tokyo se dégustent doucement, tel un bonbon qu'on laisse fondre sous la langue. Près de ces cerisiers, si magnifiques au temps de la floraison, Durian Sukegawa fait se rencontrer deux personnages que rien ne semble lier. Sentarô, un homme qui prépare et vend ses dorayaki pour rembourser une dette; Tokue Yoshii, une vieille dame de 76 ans, aux doigts tout déformés, qui maîtrise la confection de la pâte de haricots rouges, le An, à merveille. Peu à peu des liens vont se nouer entre eux et chacun va, au contact de l'autre, se livrer et se délivrer de ses lourds secrets. L'auteur aborde avec délicatesse et douceur des sujets tels que la maladie, l'exclusion, la solitude, l'amitié, l'entraide, la vieillesse, la passion... Il se dégage de ce roman poétique aux saveurs douces-amères un parfum de nostalgie et de suavité.

À noter que ce roman a été adapté au cinéma par Naomi Kawase.
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J'ai toujours aimé la littérature japonaise mais cela faisait bien longtemps que je n'en avis plus lu. Aussi, lorsque j'ai mis la main sur cet petit ouvrage, j'espérais que je n'allais pas être déçue, que mes souvenirs de cette littérature si propre à ce pays qui me fait tant rêver n'allait pas me décevoir, que j'allais retrouver toute la poésie et cette philosophie très optimiste et proche de la nature propres selon moi à ces auteurs. Grand soulagement après avoir refermé cet ouvrage car, loin de m'avoir déçu, je me suis rappelé à quel point j'aimais la littérature et la culture orientale et cela n'a fait que renforcer mes vieux souvenirs et mon envie de renouer avec ces auteurs.

Ici, Durian Sukegawa nous offre un univers bien particulier : celui des traditions culinaires du Japon, son savoir-faire et sa transmission à travers les générations. Oui, certes, vous me dire que cela n'exista pas qu'au Japon, que la cuisine est un art universel qui rapproche toutes les générations et fait se rencontrer bien souvent des gens qui ne se seraient peut-être jamais croisé qu'autour d'un bon repas, que les bons mets délient les langues etc etc et je ne vous contredira pas car ici, je rends hommage à ma défunte grand-mère paternelle, italienne, qui cuisinait comme personne et qui a transmis à ses dix enfants et petits-enfants (je dois être une exception dans cette famille) sa passion pour sa "pasta chutta", toutes sortes de pâtes qu'elle maniait à merveille dans pour autant n'avoir rien appris. Elle s'est fait toute seule, parce qu'elle savait, comme Tokue Yoshii, la "grand-mère de cet ouvrage", être à l'écoute ds aliments. "Mamie, cet dédicace est pour toi car tu exaspérais tes enfants lorsqu'ils te demandait la recette de tes plats avec les proportions exactes et que tu leur répondait "oh, tu rajoutes un peu de ça... Mais combien ? Oh, je ne sais pas, tu vois...".

Excusez-moi pour cette petite parenthèse et revenons à notre ouvrage : Sentarô Tsujii travaille dans une boutique qui confectionne et vend des Doraharu, sorte de petit beignet sucré cher à la culture japonaise mais si il travaille là-bas,ce n'est pas par passion mais parce que l'ancien propriétaire lui a donné se chance, une chance de se racheter auprès de la société en devenant un homme respectable et après avoir épongé ses dettes.Et aujourd'hui, c'est Sentarô qui rembourse les siennes en travaillant auprès de la propriétaire. Il n'a pas toujours été un homme respectable et sa rencontre avec Tokue va changer sa vie à jamais. Cette dernière est une vieille femme qui sans arrêt lui propose de venir travailler à la boutique mais Sentarô sans arrêt l'éconduit en raison de ses vieux doigts déformés. Comment une femme avec une telle malformation pourrait être capable de manier les haricote, aliments de base pour la confection de cette pâtisserie ? En leur parlant, lui explique-t-elle ! Foutaises pour Sentarô qui cependant va bien être obligé d'admettre que les Doraharu que va lui faire goûter Tokue ont quelque chose d'unique, de magique...Il faut parfois dépasser les préjugés pour voir ce qui se cache derrière la façade, telle est pour moi, la grande morale de cet ouvrage que je ne peux que vous inciter à découvrir !

Un roman très bien écrit et moralisateur mais à fable dose, qui traite d'amitié, d'entraide, de soutien, de fausses apparences...sans oublier la cuisine bien entendu ! Une petite pépite, pour ne pas dire un délice (l'ouvrage" que je vous conseille de consommer sans modération - contrairement aux Doraharu, à consommer cette fois-ci avec modération mais de toute façon, étant donné que vous ne trouverez jamais ceux confectionnés par Tokue, cela m'étonnerait que vous en abusiez !
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La magie de ce court roman, c'est que même si on déteste la pâte de haricots rouges japonaise, le An, on a presqu'envie de retenter l'expérience après avoir tourné la dernière page!
C'est bref mais riche en évocations sensorielles, de celles qui suscitent des émotions positives. de l'odeur de la pâte qui cuit doucement, domptée par la technique de Tokue, au délicat parfum des pétales du cerisier, qui scande le passage des saisons, en passant par l'émerveillement de Sentarô qui découvre les arômes qui résulte d'une technique patiente, tout est sensation, émotion, souvenir.
L'histoire prend la forme d'un conte moderne, Tokue n'est pas loin d'évoquer la sorcière, avec ses difformités , ses secrets et les mystères qu'elle fait de son passé, mais une sorcière bienveillante, voire une fée malicieuse. de celles qui portent en elles les richesses d'une époque révolue

« S'il ne prenait pas la relève maintenant, la savoir-faire du Tokue disparaîtrait de ce monde. Et ce savoir-faire, c'était aussi la trace de l'existence d'une femme nommée Tokue Yoshii. »


Le lien qui se crée entre ses deux personnages si disparates, est aussi fort qu'improbable, si les hasards de la vie et la nécessité pour ces deux-là de modifier le tracé de leur destin ne les avaient pas réunis dans une aventure magique.
Mais malgré cette ambiance poétique à souhait, l'auteur soulève de graves questions, celles de l'exclusion, de la maladie , du temps qui passe, sans compassion le sens de la vie

Mais de par le monde, il y a aussi des enfants dont la vie s'achève au bout d'à peine deux années. Alors, dans le chagrin, chacun s'interroge sur le sens de la naissance de cet enfant.
Maintenant, je sais. C'est sûrement pour qu'il puisse ressentir, à sa manière, le ciel, le vent et les mots. le monde naît de la perception de cet enfant. Donc, la naissance de l'enfant aussi a bien un sens.

Le décor est résolument moderne, mais la fable est intemporelle.

Durian Sukewaga a su avec adresse utiliser ses deux casquettes, de philosophe et de pâtissier pour nous cocoter ces Délices, à savourer sans modération.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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