On attend trop d'amour, on ne pense pas à en donner.
On ne reçoit que ce que l'on donne.
Non, la mort n'est pas l'autre bout du chemin. Elle en fait partie. Elle marche avec nos pas. Elle prépare le café du matin, rit, chante ou pleure avec nous.
Vous savez bien, l'événement. un jour ou l'autre, fracture le royaume de sécurité dans lequel nous nous étions enfermés et que nous nommions bonheur.
Ainsi la mort fait-elle son oeuvre de vie. Elle est l'autre nom de Dieu.
Si vous êtes père ou mère, soyez-le bien, le moins longtemps possible. N'ayez pas trop besoin de vos enfants pour exister. D'ailleurs ils vous le feraient payer. Vienne vite le temps qu'ils vous choisissent. Que vous pensées, projets, angoisses, sagesses périssent avec vous. Vous ne verrez pas tous l'an 2000. Ils seront en pleine forme. Les convertir à vous, c'est les assassiner. Pour ça, que beaucoup s'effacent sans mot dire, sans maudire. La nature fait bien les choses qui souvent dresse les fils contre la sagesse des pères.
Les écrivains et les artistes sont des hommes qui une fois devenus adultes, ne savent pas guérir de l'enfance.
Depuis Jésus Christ, il n'y a pas d'autre espace pour la foi que la chair humaine qui tient au cosmos.
La cybernétique qui domine et va dominer notre vie finit par nous faire penser qu'il y a toujours, en tous domaines, un choix calculable, le seul raisonnable. L'intelligence doit donc trouver la seule bonne réponse. Atermoiements, revirements ne sont que faiblesse mentale. En définitive il n'y a plus de choix. Ainsi se développe l'esprit mouton.
Or, méfiez-vous des idées admises, trop précises : elles mentent. Hésiter, changer sont souvent preuves d'honnêteté.
Tout homme tombe aussi naturellement dans le préjugé que la pierre sur le sol, afin d'y trouver le repos.
La vérité devient préjugé dès qu'elle ne germe plus dans une conscience et n'est pas réchauffée à la chaleur d'une expérience.
Pour la pensée commune, sont bonnes les idées qui se digèrent bien, mauvaises celles qui passent mal.
Or il y a des idées qui ne blessent que pour changer le coeur et le regard.
On peut vivre avec ses racines, ses petites névroses. Gardez vs racines secrètes, sinon vous pourriez vous dessécher. Ne liquidez pas trop vite vos blessures : elles peuvent, si vous en avez la grâce et le courage, donner naissance à des ailes. Votre passé n'est pas encore écrit.
Tout ce qui compte est arraché, conquis provisoirement sur l'inhumain et sur la nuit.