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Critique de Alfaric


Une belle histoire pour l'auteur qui s'est auto-édité sur le Net avant d'être repéré par Orbit.

Un worldbuiling de jdr ultraclassique avec humains, elfes, nain et gobelins, un vieil empire éclaté en royaumes anglo-saxons et comme d'habitude une association entre un panthéon polythéiste et un clergé qui ressemble comme 2 gouttes à l'église catholique. D'ailleurs on sent des ficelles de mdj dans les descriptions paysagères, vestimentaires ou culinaires toujours placées là où il faut. Ajoutons également des personnages vidéoludiques, une intrigue hollywoodienne, des dialogues qui sentent bon les séries télé.
Ajoutons finalement des vilains qui se pavanant en racontant leurs plans machiavéliques pour devenir les Maîtres du Monde !!!

Bref, c'est clairement conçu pour un public Young Adult : nous avons ainsi 2 canailles censément bad-ass mais au final assez coeur d'artichaut, ersatz de Fahrd et du Souris Gris (un grand guerrier taciturne, et un petit voleur volubile) qui chaperonnent 2 ados mal dégrossis.
On imagine sans peine le Prince Alric sous les traits de Jean-Kévin le freshair de la classe de Seconde 7, et le moine Myron sous les traits de Dylan le nolife de la classe de Seconde 3. Mais l'auteur ne s'en cache pas une minute, puisqu'il s'est mis à écrie pour réconcilier sa fille dyslexique avec la lecture.

Le vrai problème de Michael J. Sullivan, c'est le manque de tonalité : de manière générale il est bien souvent très malaisé de distinguer les personnages les uns des autres, tant leurs tirades se ressemblent beaucoup dans l'écriture des dialogues. de la même manière, difficile de distinguer l'humour de Royce de celui d'Alric par exemple. Les branchouilles VOphiles vont encore accuser une mauvaise traduction : que nenni, le travail Mathilde Roger est très bon puisque cela se lit bien et vite avec une prose très fluide qui s'est bien adaptée au bon rythme distillé par l'auteur qui élimine tous les temps morts et toutes les lenteurs calculées chères à certains littéreux.
Et franchement le prisonnier de l'Ancien Temps qui s'exprime en Ancien Français avec qui-propos et jeux de mots à la clé, je dis bravo et respect !

L'auteur ménage suffisamment de suspens pour susciter de l'intérêt pour la cavale de ses personnages et sur l'identité du conspirateur, mais ledit suspens est régulièrement gâché par le fait que les personnes comprennent tout très vite. Car rien ne les surprend au final. Difficile donc de stresser pour les personnages si les personnages eux-mêmes ne se font jamais de souci pour rien ni personne. Et le récit est émaillé de nombreux passages explicatifs peu naturels tant ils sont amenés avec maladresse pour ne pas dire balourdise.
Néanmoins l'ensemble se bonifie au fil des pages, et j'ai même trouvé un très léger parfum gemmellien au final hollywoodien assez réussi. Suffisamment réussi en tout cas pour ne pas être hostile à retrouver ultérieurement l'auteur et ses créations.

Une lecture sympathique qui devrait beaucoup plaire aux gamers et aux néophytes. Les autres publics devront être assez peu exigeants pour trouver cela plaisant. Dans tous les cas, une lecture 100% divertissement qui rempli son office.
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