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Critique de ODP31


ODP31
28 février 2024
Partie de cache-cache avec une disparue.
Comme je clique sur les clichés, dès que je commence un roman suisse, je zieute mon solde bancaire, je pleure, je dénonce mon chat à mon épouse dès qu'une croquette tombe à côté de l'écuelle et je suçote des bonbons Ricola, sauf quand je lis un Joel Dicker. Là, je bois juste beaucoup d'alcool pour défibriller des phrases inertes et débrailler un style plus fade qu'un promeneur avec un pull noué sur les épaules. Martin Suter, c'est entrement bon.
Cela faisait 5 ans que j'attendais la publication d'un nouveau roman de cet auteur dont j'avais adoré la série des « Allmen » et certains romans très bien construits comme « le temps, le temps », « Eléphant» ou « le Cuisinier ». Martin Suter adore surprendre et manipuler son lecteur, il lui fait souvent fréquenter de l'Helvète fortuné à la conscience pas si bien peignée.
Quelle est la partition de cette Melody ? Tom Elmer, ancien fils à papa plumé, étudiant professionnel, est engagé par un éminent membre de la bonne société Zurichoise, Tom Stoltz, en phase terminale qui se termine mais qui veut soigner sa postérité. Logé dans la vaste demeure du vieil homme qui vit seul avec une cuisinière trois étoiles et un homme à tout faire (son couteau suisse), le jeune juriste est chargé de dépoussiérer les archives d'une vie et de Dickeriser la biographie (oui, je m'acharne mais il m'agace celui-ci !) pour enluminer sa postérité.
Très vite, les conversations quotidiennes entre les deux hommes autour de repas qui laissent certaines pages collées de bave après mon passage, se focalisent sur le grand amour de Tom Stoltz et son obsession pour retrouver cette Melody, évaporée juste avant leur mariage et dont les portraits ornent les murs dans une jeunesse éternelle à la Dorian Gray. Une trame plutôt convenue me direz-vous ? Oui, en Suisse, tout est convenable mais les romans de Martin Suter appliquent toujours avec brio et malice la théorie de la relativité à la vérité. Les souvenirs deviennent les mensonges du passé.
Tom et la nièce du vieil homme, qui ont sympathisé bibliquement, vont consacrer la dernière partie du livre à retrouver la trace de la disparue.
Le scenario est brillant et cette histoire rappelle que si certains ne croient que ce qu'ils voient, d'autres ne voient que ce qu'ils ont envie de croire.
Allez, un Ricola ! Argousier ou Fleurs de sureau ? Quel suspense.
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