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Critique de le_Bison


Lorsque Conrad Lang souffre des premiers symptômes, tout son entourage semble persuadé que ces troubles ne sont dus qu'à la sénilité et à son fort penchant pour l'alcool. D'ailleurs au début, ses légères étourderies prêtes à sourire, et Conrad est même le premier à en plaisanter, à s'en amuser... jusqu'au jour où au coin de sa rue, il est incapable de rentrer chez lui... jusqu'au jour où il ne reconnaît même plus la femme qui partage ses repas et son lit... jusqu'au jour où des souvenirs de sa petite enfance ressurgissent de sa mémoire pour troubler la tranquillité de la famille Koch...

« Un Ami Parfait » du même Martin Suter s'intéressait déjà à la notion de perte de mémoire. « Small World », son premier roman, traite également de l'amnésie à travers cette « drôle » de maladie qu'est l'Alzheimer. Il me fait découvrir ce qu'il y a de plus terrible : l'incapacité des proches à aider le malade. Doit-on se réjouir de mettre un nom scientifique sur ces « anodins oublis », ces petites étourderies ? Cette maladie, passée longtemps inaperçue, me donne un sentiment d'impuissance. Il me semble difficile d'observer une personne que l'on aime, que l'on estime, sombrer dans un monde différent, un monde où vous êtes absent, où vous n'existez même plus.

L'histoire de Conrad est touchante, elle montre petit à petit la dégénérescence de ses souvenirs récents, en même temps que la récupération de quelques bribes de mémoires enfantines. Ces souvenirs pourraient-ils ébranler la réputation de la plus haute bourgeoisie suisse ? Études médicales et expérimentations pharmacologiques, découragements et espoirs ponctuent la nouvelle vie de Conrad avec, en prime, une critique acerbe de la société bourgeoise suisse et avec un soupçon de machination et de thriller familial !
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