AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de YvPol


YvPol
15 décembre 2014
De Samuel Sutra, je connaissais un tome de la série des Tonton, le bazar et la nécessité. Humour, argot et ambiance film noir français des années 50. Un vrai plaisir quoi ! Mais Samuel Sutra a un autre talent -il en sûrement encore d'autres, mais nous ne sommes point intimes, et quand bien même nous le serions, je ne dévoilerais rien ici, ma déontologie et ma pudeur m'en empêcheraient ... mais si j'avais du croustillant, et qu'il fallait que je choisisse entre pudeur, déontologie et montée vertigineuse de mon audimat ... ma vénalité sous-jacente...- bon, je disais avant de m'interrompre que Samuel Sutra a un autre talent, celui d'écrire de très bons polars, très différents. Ce Kind of Black se passe dans le milieu de la nuit parisienne, le monde du jazz, qu'il connaît manifestement très bien. Pour ma part, je suis un piètre connaisseur de cette musique, je n'ai pas été élevé là-dedans et n'ai pas vraiment fait l'effort de m'instruire ; il y a pléthore de musiciens, chanteur(euse)s, labels, comment m'y retrouver ? Comme beaucoup, je connais les grands noms, des airs, des musiques mais n'associe pas forcément les uns aux autres. Une relative ignorance en ce domaine qui est le contexte fort et très présent du roman n'est absolument pas un problème ou un frein à la lecture, de toutes façons, une envie irrépressible d'écouter du jazz montera dans tout lecteur normalement constitué, et pour ceux qui comme moi n'y connaissent pas grand chose, eh bien il y a une play-list à la fin (et en l'écoutant, je dois dire que le piano-jazz solo, surtout s'il est joué par Keith Jarrett, c'est absolument magnifique).
S. Sutra écrit là un polar avec les codes du genre, le style, l'ambiance oscille entre le rétro (le jazz et le club le Night Tavern) et le contemporain (les méthodes des flics modernes, ADN et portable). On lit au rythme de la musique. L'histoire et l'écriture sont comme Sarah Davis, la chanteuse, sensuelles, douces, cool, elles chaloupent, belles, souples, pas criardes, juste placées sans excès, on se dit qu'elles sont simplement idéales, comme une bonne chanson de jazz chantée par une diva à la voix envoûtante.
En plus d'être un roman d'ambiance, du genre qui vous reste encore un moment après l'avoir refermé, c'est une enquête qui recèle des surprises, jusqu'au bout. Ne faites pas de pari sur le ou la ou les coupable(s), vous risqueriez de perdre. Oh, rien de renversant, mais c'est bien mené, maîtrisé, et nous lecteurs sommes tellement pris dans l'ambiance jazzy, dans la sympathie qu'on éprouve pour Jacques, sa difficulté d'enquêter dans un monde qu'il adore et sa vocation de pianiste avortée, eh bien, on ne voit rien venir.

Information finale : ce roman a reçu très récemment, en novembre 2014, le Prix du Balai d'or. Je ne vénère pas les prix littéraires, je ne pense pas qu'ils soient forcément un bon moyen pour choisir un bon livre, mais lorsque c'est un livre ou un auteur que j'aime bien qui en reçoit un, je suis ravi pour eux, et ce que je disais juste avant n'a alors plus lieu d'être dit. Donc lisez un lauréat de Prix, Lisez Kind of black. En plus Flamant Noir est un éditeur qui commence (très fort) et qui fait de beaux bouquins, la couverture est belle, et douce au toucher, comme veloutée.

Lien : http://lyvres.over-blog.com
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}