Attractive Bastard, tome 4

Elle est bienveillante, c’est sûr. Et je pourrais même me sentir proche d’elle à cause de ce secret qu’elle ne veut pas me divulguer et dont elle doit se protéger, dont Jez la protège. Nous n’avons peut-être pas vécu la même chose, j’imagine son histoire bien plus triste que la mienne, mais nous sommes définitivement marquées par notre passé.

Je n’ai rien à reprocher à cette femme, mais je trouve embarrassant de faire amie-amie avec elle. C’est la femme de Jez ! Même si leur mariage est blanc. Et puis tout d’un coup, un flash-back apparaît sur l’écran de mon cerveau : Jez et Vera avant qu’ils entrent dans la maison des parents.

Elle est bien plus jolie que moi et elle a l’air douce et sans défense. Il y a de quoi attiser le désir irraisonné et irrespectueux de certains hommes.

D’abord, il faut que tu saches que mon mariage est un mariage blanc, de complaisance ou arrangé, comme tu veux. En tout cas, il a été organisé par la famille de Jez, et avec son accord évidemment, pour me protéger et me faire venir aux États-Unis. Je suis l’épouse de Jez pour l’état civil, c’est tout. Pour le reste, nous sommes surtout des amis et je lui dois beaucoup d’avoir accepté cet arrangement. Parce que lui n’est plus libre et on voit bien maintenant ce que cela entraîne comme complications.

En tout cas, elle est la légitime ! Elle a l’air si sérieuse et si tranquille. C’est d’ailleurs peut-être pour cela qu’il m’a été impossible de prononcer le mot « maîtresse » quand je me suis présentée à la porte. D’un coup, la colère laisse place au chagrin en moi. Je me sens triste et seule devant cette belle jeune femme qui a la chance d’être mariée à l’homme qui m’obsède.

Je suis désarçonnée. Je suis à bout, mais je serais bien incapable d’être agressive devant un visage aussi accueillant. Elle est naturelle quand je ne suis que sophistication. Ses cheveux longs sont d’un blond clair lumineux qui n’a rien de comparable avec ma teinte peroxydée. Je me sens comme la cousine mal fagotée de Cendrillon. Elle est habillée d’une robe chemisier très sage, à motifs géométriques, et chaussée de mocassins à talons. On dirait une prof des années 1970, mais sa tenue un peu démodée ne peut cacher le fait qu’elle est indéniablement belle.