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Critique de Tachan


C'est deux ans et demi après ma lecture du précédent tome que je retrouve l'univers de Sabaa Tahir et je me demande encore pourquoi j'ai tant tardé à lire ce nouveau tome. Par ma faute, j'ai eu beaucoup de mal dans les premiers à re-rentrer dans l'histoire parce que je ne me rappelais plus très bien qui était qui dans les personnages secondaires, ni ce qui s'était passé dans les détails dans les tomes précédents. Mais au fur et à mesure, heureusement tout m'est revenu et j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.

L'univers de Sabaa Tahir est vraiment dépaysant. C'est le gros plus de cette saga. J'adore le mélange entre Antiquité et Mille et une nuits qu'elle fait ici, de même que le mélange entre politique et magie qui s'opère sous nos yeux. Dans ce troisième tome qui fait un peu la césure entre les débuts et la fin de l'histoire, l'aventure est au rendez-vous mais elle tarde à prendre sens. On suit nos héros dans leurs périples mais pendant longtemps on ne voit pas bien le but de tout ça et il faut attendre les 150 dernières pages pour que cela décolle vraiment, ce que j'ai trouvé un peu dommage.

Pour autant, je ne peux pas dire qu'il ne se passe rien. Nous découvrons chacun des héros dans leur nouveau rôle. Elias apprend ce que ça veut dire de devenir The Soul Catcher. C'est peut-être la partie qui m'a le moins passionnée de l'histoire alors que pourtant elle développe une partie de la mythologie qui m'intéresse autour des jinns et des esprits qui peuplent leur monde. Hélène, elle, essaie de conjuguer son rôle de Blood Shrike avec ses aspirations personnelles, ce qui n'a rien de facile quand on doit lutter à la fois contre des ennemis intérieurs (l'Empereur Marcus, la Commandante) et extérieurs (les pays voisins qui attaquent). Sa ligne scénaristique m'a beaucoup plu, j'y reviendrai. Quant à Laia, elle chercher encore sa place. Oui, elle se veut se battre contre le retour du Nightbringer mais comment ? à quel titre ? elle ne sait pas encore.

Chacun évolue dans ce tome et c'est quelque chose qui m'a beaucoup plu. C'était poignant de suivre Elias se débattre avec ce qu'on lui demandait d'abandonner pour vraiment endosser son rôle de Soul Catcher et maintenant l'équilibre. Mais je continue à trouver ce personnage un peu fade, pour quelqu'un qui doit revêtir le rôle d'âme soeur de l'héroïne... Celle-ci n'a pas une destinée facile non plus. Elle apprend des révélations terribles sur sa famille et doit également faire des choix difficiles pour avancer dans sa quête. Reste la belle Hélène, mon coup de coeur, qui est tout sauf manichéenne et qui doit se démener avec les fous qui l'entourent sans se perdre elle-même et en protégeant les siens. Quelle force de la nature ! En plus, grâce à elle, nous avons le plaisir de suivre le charmant Dex, qui j'aimerais voir un peu plus mis en avant, ainsi que le fidèle Harper, qui forme un très beau duo avec elle. Dans les personnages secondaires, j'ai beaucoup aimé découvrir Musa, qui apporte vraiment une aide essentielle à Laia et qu'on devrait revoir, je pense. En plus son histoire me plaît. Je reste archi fan du Nightbringer qui est bien loin du méchant basique auquel on est habitué. J'espère le voir plus prochainement. Reste ensuite bien d'autres qui passent un peu trop inaperçus malheureusement parce que les personnages principaux prennent toute la place et parfois pour pas grand-chose, c'est dommage.

Pour ce qui est de l'histoire, on a donc une très longue première moitié où chacun avance ses pions, fait ses recherches et essaie de découvrir des choses. Ce n'est pas statique, mais ce n'est pas passionnant non plus car il y a beaucoup de facilités et de choses prévisibles. Heureusement, l'autrice se sert aussi de ce passage pour enrichir sa mythologie, poussant le lecteur à s'interroger sur les frontières entre le bien et le mal, et la nature même de ce qu'on dit être le mal. Elle complexifie encore son histoire et joue à fond sur l'ambiance sombre et non-manichéenne qu'elle a instauré depuis le début. On apprend de nouvelles choses sur le passé de grandes figures de l'histoire et on nous sous-entend aussi qu'il y aura d'autres révélations sur eux. On apprend également des choses sur les créatures qui peuplent cet univers et c'est plus compliqué que prévu. Bref, même si les aventures des personnages ne sont pas forcément passionnant, l'univers qui est creusé l'est, lui.

Quant à la dernière partie de l'histoire, elle tient toutes ses promesses. On enchaine les scènes de batailles, les pertes douloureuses et les révélations fracassantes. C'est passionnant de bout en bout. C'est simple à partir de la page 300 (environ), on ne lâche plus le livre tant qu'on ne l'a pas refermé. le rythme est bien meilleur, les personnages ayant tous convergé vers le même lieu. Les enjeux prennent enfin tous leurs sens et ce qu'on pressentait nous explose au visage. L'autrice a vraiment bien mené sa barque.

A Reaper at the gates confirme donc tout le bien que je pense de cette saga. Sabaa Tahir a su créer un univers riche, complexe et cohérent qui n'a pas fini de nous surprendre. Elle sait parfaitement doser ses effets de style et ménager ses surprises. L'univers est sombre, la mythologie originale car elle joue sur le bien et le mal de façon non-manichéenne. L'attente va encore être longue jusqu'à la sortie de la suite.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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