Publiée en 1907 dans la revue « Le Mercure de France », cette étude très personnelle sur la morphine du bouillonnant homme de lettre
Laurent Tailhade — connu entre autres pour sa traduction de référence du
Satyricon de
Pétrone — se positionne loin de l'esthétique « paradis artificiels » ayant cours à l'époque dans les littératures hallucinés : la drogue n'a ici rien de romantique.
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Tailhade est entré dans les opiacés à la suite d'une grave blessure subie par hasard lors d'un attentat anarchiste, effarante ironie pour un sympathisant de cette cause, qui allait jusqu'approuver la chose violente : « qu'importent les victimes si le geste est beau ! »… faisant presque croire au destin, ou à l'intervention d'une force supérieure… il y a laissé un oeil et un bras… mais rien de sa verve, lui qui fit ensuite de la prison pour un appel au meurtre du Tsar
Nicolas II lors de sa visite en France en 1901 (voir liste « prison » de moravia).
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Court texte où l'on retrouve toute la qualité et la véhémence de sa plume, inclus par les éditions Mille et Une Nuits dans le coffret « Dix textes stupéfiants », que mon facétieux parrain m'avait offert alors que je venais d'être renvoyé d'un pensionnat pour consommation d'herbe à chat…
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