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Critique de ninamarijo


J'ai été surprise par la profondeur et l'intensité de ce récit.
Nahal Tajadod nous fait le récit de la rencontre, l'union et la séparation de Shams de Tabriz avec Mowlana, de son nom Jalal al-din Mohommad Balkhi, plus connu sous le nom de Roumi ; Shams fit de lui « un prince du langage, un poète suprême car il savait qu'il ne l'était pas lui-même ».
Nahal Tajadod s'appuie sur les Maquâlât (soleil de la religion)écrits de Shams de Tabriz qui en fit le récit.
Roumi est donc un très grand poète Persan du XIII siècle dont le nom est lié au soufisme. La confrérie des Mevlevis ou derviches tourneurs a été fondé dans la ville de Konya par ce sublime créateur.
Lire l'affamé c'est entrer dans le monde mystique du soufisme. C'est partir sur les routes, en Perse, en Anatolie, en Syrie, en Egypte et traverser l'histoire du temps de Saladin, de Hassan Sabbah, de Gengis Khan et de ses hordes destructrices.
C'est voyager en compagnie des grands philosophes et des mystiques du soufisme pratiquant « le sama » danse mystique censée relier la terre et le ciel.
C'est entrer dans un monde spirituel, un monde intérieur, une religion de l'amour et de la tolérance. Mais c'est aussi beaucoup de mystères, de méditations…
Je pense qu'il faut lire et relire ce livre pour bien tout saisir.
Shams de Tabriz le mystique, le faiseur de poètes nous dit : « Si j'ai pris ma plume, c'est à cause de lui, de notre relation qui, tel un jet d'eau, s'éleva, s'éleva, culmina au sommet et se fracassa. Chute libre, vertige, éparpillement. J'ai dû le quitter et m'en aller pour le libérer de moi, pour me libérer de lui ». Ainsi libérer Roumi composa et fut « capable de faire danser même les mots. Les cieux, la terre, les créatures et aussi le musulman de l'autre côté de la planète. Je caresse chacune des lettres. Je prends la feuille où est inscrit son nom et je la rapproche de la bougie. Lui et moi, nous n'avons parlé que le langage du feu. La flamme connaît nos secrets. Elle aussi se met à danser. J'ose même prononcer son nom et l'appeler comme si j'entendais encore ses pas ».
La lecture de ce livre est fascinante et vivifiante, l'affamé est comme le dit Jean- Claude Carrière dans la préface « une nourriture qui donne faim, qui se dévore, et qui ne rassasie jamais »



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